Les premières décisions concernant la carte scolaire dans le Territoire de Belfort sont tombées en fin de semaine dernière. À la rentrée 2025, de nombreuses écoles du premier degré seront concernées par des fermetures ou des ouvertures de classes, dans un contexte de baisse continue des effectifs. Ces annonces reposent sur des prévisions qui pourraient encore évoluer d’ici à la fin août, en fonction des éventuelles inscriptions tardives.
Dans le premier degré, qui regroupe les écoles maternelles et élémentaires publiques, la dynamique reste négative. Le département enregistre une nouvelle baisse de 198 élèves en un an selon les dernières prévisions. Cela fait désormais onze années consécutives que le nombre d’élèves chute.
Depuis 2013, ce sont 2 505 élèves de moins qui sont scolarisés dans les écoles publiques du Territoire de Belfort. Et la tendance n’est pas prête de s’inverser : d’ici 2027, les services de l’Éducation nationale anticipent une nouvelle perte de 947 élèves. Seule statistique qui ne connaît pas de baisse : le nombre d’élèves en situation de handicap, qui reste stable.
Pour l’ensemble des élèves, le taux moyen d’encadrement reste cependant plus favorable que la moyenne nationale : 20,28 élèves par classe, contre 21,30 au niveau national. Il s’agit du meilleur ratio observé dans le département depuis quatre rentrées.
4 postes supprimés
Cette contraction des effectifs place l’académie de Besançon parmi les plus touchées de France, aux côtés de celles de Lille et de Reims. Pour l’année scolaire à venir, le Territoire de Belfort doit ainsi « rendre » quatre postes à l’académie, contre quatorze l’an dernier. Une réduction moins brutale, remarque la directrice académique des services de l’Éducation nationale (Dasen), Mariane Tanzi, qui parle d’un territoire « stabilisé en termes de variation de population ».
En réalité, ces quatre postes à rendre ne correspondent pas à quatre fermetures de classes nettes. La logique est plus complexe. Au total, ce sont 27 suppressions de postes – c’est-à-dire de classes – qui sont prévues, contre 22 implantations. À cela s’ajoute un poste de psychologue scolaire, qui doit encore être implanté.
Sur les 131 écoles que compte le département, 31 ont été placées dans le « champ d’étude » de la direction académique, une sorte de périmètre d’analyse pour envisager les ajustements. « Les élus ont tous été informés s’ils entraient – ou non – dans ce champ d’étude », précise la Dasen. Elle assure que les décisions ont été prises après de nombreux échanges avec les maires, les parents d’élèves et les autres usagers de l’école.
Les suppressions de poste
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Cette année encore, le nord du département est particulièrement affecté par la baisse démographique. Giromagny, Lepuix, Auxelles-Bas et Auxelles-Haut voient leurs effectifs reculer, ce qui entraîne des fermetures de classes.
Pour Mariane Tanzi, cette situation oblige à repenser l’organisation scolaire dans ces zones rurales. Elle pointe notamment les nombreux trajets en bus que doivent effectuer les enfants, pour rejoindre les cantines ou les activités périscolaires, d’une commune à l’autre.
Une organisation qu’elle encourage à repenser en favorisant les regroupements. « Même si j’entends le fait que les gens ne soient pas contents », reconnaît-elle.
Un statut qui change tout
Les communes d’Auxelles-Bas et Auxelles-Haut ne sont pas classées comme rurales par l’Education nationale, explique Mariane Tanzi, directrice académique des services de l’Éducation nationale dans le Territoire de Belfort. Elles ne bénéficient pas d’un calcul de dotation différent. Dans le Territoire de Belfort, seules 14 communes ont ce statut rural, et à une exception près – Petitefontaine – elles se trouvent toutes dans le sud du département (comme Faverois, Florimont, Suarce ou encore Réchesy).
« Aucune commune du nord n’est considérée comme rurale », souligne Mariane Tanzi.
Les créations de poste
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Les autres postes implantés sont six postes de remplaçants, car « il n’y en a pas assez et il est très important d’avoir ce pôle », commente la Dasen. Un enseignant spécialisé en plus pour les élèves en grandes difficultés liées au comportement, deux compléments de services maîtres formateurs, un poste adapté, trois conseillers pédagogiques de circonscription et un conseiller pédagogique spécialisé dans les écoles inclusives.
Au collège, une baisse plus modérée
Cette année, l’académie de Besançon enregistre la suppression de 9 postes dans les collèges, contre 85 l’an dernier. Une évolution nettement plus favorable, bien que la perte d’élèves se poursuive, avec 450 collégiens en moins au total.
Dans le Territoire de Belfort, la baisse reste contenue : 42 élèves en moins, ce qui correspond à une suppression équivalente à 1,78 poste à temps plein. Ce sont principalement les classes de 6ᵉ qui sont concernées, prolongeant ainsi la tendance à la baisse observée depuis une décennie dans les écoles primaires et élémentaires.
Comment sont calculées les moyennes par classe ?
Pour déterminer les effectifs moyens par classe, la direction académique s’appuie désormais sur deux critères, contre un seul l’an dernier. Ces indicateurs sont pondérés à parts égales : il s’agit de la catégorie socioprofessionnelle des familles et de l’indice de positionnement social. En fonction de ces données, un seuil de référence est fixé à 21 ou 25 élèves par classe. Si une école affiche un effectif inférieur à ce repère, une fermeture de classe peut être envisagée, mais toujours « au cas par cas ». « C’est un calcul théorique. Derrière, nous affinons en prenant en compte les situations particulières », précise Mariane Tanzi, directrice académique des services de l’Éducation nationale.