Mardi 11 mars, Mehmet Birsen, responsable du parti Renaissance dans le Territoire de Belfort, publie un communiqué de presse au sujet de la candidature de Christophe Grudler (Modem) aux municipales (lire ici). Il se désole de la candidature de l’actuel député européen qui « impose une candidature en demandant aux autres [partis du centre] de suivre […] sans concertation ». Par téléphone, mercredi 12, au matin, il ne mâche pas ses mots. « Trente ans qu’on le suit, trente ans qu’on perd », lâche-t-il avant de détailler son opposition à la stratégie de l’eurodéputé. Le ton est tranchant, l’analyse sévère.
Mehmet Birsen critique également l’absence de la majorité présidentielle dans les instances locales et déplore une stratégie répétitive qui, selon lui, conduit toujours aux mêmes échecs électoraux. « À chaque élection, nous reproduisons les mêmes fautes qui mènent aux mêmes résultats. » Il affirme ne pas comprendre la volonté de Christophe Grudler de se maintenir malgré une dynamique électorale qu’il juge défavorable. « Il y en a marre. Qu’il assume son mandat européen jusqu’au bout. Encore une fois, il s’ingère dans des élections locales.»
Une position d’autant plus marquante que Mehmet Birsen a été, jusqu’à l’an dernier, assistant parlementaire de Christophe Grudler sur ses fonctions d’eurodéputé. Une collaboration qu’il assume pleinement. « J’ai toujours dissocié mes deux fonctions sans que l’une n’impacte l’autre. J’ai contribué à ses différents projets et j’en suis très fier. C’est un très bon parlementaire européen. Mais là, il est responsable de cette rupture avec ses positions aux législatives qui ont mené à un score minable. »
En effet, encore assistant parlementaire de Christophe Grudler, Mehmet Birsen regrettait par voie de presse, l’investiture, aux élections législatives anticipées, des deux candidates Modem. Peu de temps après, leur collaboration parlementaire se rompait. « Nous nous sommes pris la tête. Nous n’étions plus d’accord, nos chemins se sont séparés », commente le chef de file Renaissance.
Changement de ton
Il annonce également que Renaissance n’a pour le moment pas prévu de mener de liste autonome dans le Territoire de Belfort mais pourrait soutenir une autre candidature dans le cadre d’un « arc républicain », englobant des figures politiques allant « de la gauche à la droite républicaine ». Cependant, il exclut toute négociation avec le Modem tant que Christophe Grudler maintient sa candidature.
Mais, quelques heures plus tard, changement de ton. Dans l’après-midi, Mehmet Birsen rappelle et nuance son propos. « Depuis notre discussion, les choses ont évolué : notre alerte au niveau local a été entendue et les responsables nationaux ont pris en main le dossier. » La communication devient plus mesurée. Exit les attaques frontales contre Christophe Grudler, place à un discours plus apaisé et rassembleur. « Notre volonté est avant tout d’apaiser et de rassembler. Nous restons ouverts au dialogue avec l’ensemble des forces politiques de l’Arc Républicain afin de bâtir un projet solide pour Belfort. »
Mehmet Birsen, évoque désormais l’importance de « regarder vers l’avenir et d’avancer ensemble ». Communication actée. L’idée d’un Christophe Grudler évincé des municipales, aux oubliettes. La critique matinale a-t-elle été jugée trop virulente par la direction nationale du parti ? Contactée, la direction nationale explique ne pas pouvoir réagir, et affirme « ne pas avoir pris connaissance du dossier ». De son côté, Christophe Grudler n’a pas répondu à nos sollicitations.