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Pourquoi un quart des bacheliers quitte la région après le bac ?

Lycéens, en salle de classe. | ©Adobe Stock
Décryptage

Les néo-bacheliers quittent la région, pour un quart d’entre eux, relève une nouvelle étude de l’Insee. Focus sur cette tendance et les principales explications de l’étude.

Une région marquée par une perte importante de jeunes diplômés

En 2022, la Bourgogne-Franche-Comté comptait 16 900 néo-bacheliers (personne ayant obtenu le baccalauréat), parmi lesquels 4 250 ont poursuivi leurs études hors région, tandis que 2 830 élèves venus d’autres territoires s’y sont installés pour leur parcours post-bac. Cette mobilité entraîne une diminution nette de 11 % des néo-bacheliers dans la région, faisant d’elle la troisième région la plus affectée en France métropolitaine par la perte de jeunes talents. Ce flux s’explique en partie par des étudiants situés en périphérie régionale, souvent attirés par des formations mieux adaptées ailleurs.

Cela contribue à faire baisser la démographie, explique l’Insee. Les 18-24 ans ont davantage tendance à quitter la Bourgogne-Franche- Comté qu’à venir s’y installer. Le constat est inverse pour les générations plus âgées. Ces mouvements participent au vieillissement de la population régionale, et à la dégradation du solde naturel du fait de la baisse du nombre de femmes en âge de procréer. « La région perd près de 2 000 jeunes chaque année, dont un tiers âgés de 18 ans, âge charnière où beaucoup entrent dans l’enseignement supérieur », détaille-t-elle.

Des départs liés aux origines sociales et aux mentions au baccalauréat

Pour les titulaires d’un baccalauréat technologique ou professionnel, les entrées et sorties se compensent. Les personnes les plus mobiles sont celles dont l’origine sociale est la plus aisée, et celles ayant eu les meilleurs résultats au baccalauréat, distingue l’Insee. Les élèves issus de milieux très favorisés représentent 45 % des sortants, bien qu’ils ne constituent que 30 % des bacheliers de la région. « Ils ont, a priori, davantage de moyens financiers leur permettant de faire face à des éventuels frais de déménagement ou de déplacements. Ils peuvent également s’acquitter de frais d’inscription importants », relève l’Insee. 

 Les étudiants ayant obtenu des mentions élevées au bac partent aussi davantage : 62 % de ceux ayant reçu les félicitations du jury quittent la région, contre 46 % en moyenne nationale. Ces élèves, souvent mieux dotés financièrement, ou parfois capable d’obtenir des bourses avec leurs résultats, sont en mesure de privilégier des formations réputées à Lyon ou Paris, renforçant les disparités .

3. Une majorité de départs vers des régions limitrophes

Les néo-bacheliers qui résident aux franges de la région (Sénonais, Nivernais, Mâconnais, etc.) sortent plus souvent de Bourgogne-Franche-Comté. Ils privilégient bien souvent la proximité géographique en choisissant une formation dans une région limitrophe. Ainsi, un tiers des néo- bacheliers des zones d’emploi de Mâcon et du Charolais acceptent une proposition d’admission en Auvergne-Rhône-Alpes. Les néo-bacheliers originaires des zones de Nevers et Cosne-Cours-sur-Loire poursuivent leurs études sur Clermont- Ferrand et Bourges, tandis que ceux de Sens se dirigent vers Paris ou Troyes. 30 % des sortants sont originaires de l’une de ces cinq zones. 

Lorsqu’ils sortent de la région, les néo- bacheliers d’origine sociale très favorisée et ceux ayant obtenu les meilleures mentions se dirigent plus volontiers vers Lyon et Paris (15% des étudiants), notamment pour des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) réputées ou des formations d’écoles d’ingénieurs. Les autres optent plus pour des brevets de techniciens supérieurs (BTS) ou des bachelors universitaires de technologie (BUT). 

Un quart des sortants part aussi étudier dans le Grand Est mais de façon plus dispersée, dans des agglomérations comme Strasbourg, Nancy, Troyes ou Mulhouse. 

Une offre de formation concentrée sur Dijon et Besançon

« Avec 65 % des capacités d’accueil, les zones de Dijon et Besançon concentrent l’offre de formation régionale avec une large diversité d’enseignements », détaille l’Insee. Or, Dijon et Besançon sont proches géographiquement, alors que la région est vaste.  Laissant le reste du territoire avec une offre limitée, principalement orientée vers des BTS ou des BUT. Et des pôles intermédiaires comme ceux d’Auxerre, le Creusot, Nevers et l’université de technologie de Belfort Montbéliard (UTBM). Cette concentration pousse de nombreux bacheliers à chercher des formations spécifiques ou prestigieuses hors région.

Malgré une capacité totale de 25 000 places, et plus de 500 formations, l’attractivité des établissements régionaux reste limitée pour certaines filières comme les classes préparatoires. L’offre, en tout, était par ailleurs supérieure à la demande avec 21 900 candidats ayant accepté une proposition d’admission sur Parcoursup pour la région.

Les licences, pas exemptes de mobilité

La Bourgogne-Franche-Comté se distingue des tendances nationales avec moins de places en licences, et davantage de places en BTS/BUT. Près de 50 % des néo-bacheliers choisissent une licence, mais un tiers de ces étudiants partent étudier ailleurs. Les licences art, lettres et langues voient quatre étudiants sur dix accepter une place dans une autre région. Bien que le nombre de places dans ces licences soit excédentaire dans la région, elles sont concentrées et trop éloignées pour certains néo-bacheliers. De plus, la région ne propose pas toutes les spécialités. D’autres peuvent ainsi aller chercher ailleurs des parcours spécifiques.

Les néo-bacheliers visant des licences de droit, sciences politiques et de sciences- technologie sont, par la force des choses, plus mobiles que la moyenne. Le nombre de places disponibles est inférieur au nombre de néo-bacheliers de Bourgogne-Franche-Comté acceptant une proposition d’admission dans ces disciplines.À l’inverse, les licences santé médecine (PASS) et activités physiques et sportives (STAPS) voient chacune sortir moins de 3 % des néo-bacheliers de la région. Ce sont les deux seules licences à totaliser plus d’entrants que de sortants. 

Les filières BTS, en forte représentation

Les filières BTS et BUT sont présentes dans la majorité des zones d’emploi de la région, avec une forte représentation dans les secteurs des services et, dans une moindre mesure, de la production. Cette répartition territoriale dense permet de limiter les départs hors région : seulement 17 % des bacheliers optant pour un BTS poursuivent leurs études ailleurs. Les spécialités agricoles, particulièrement prisées dans une région où l’agriculture est importante, renforcent l’attractivité locale en accueillant plus d’étudiants qu’elles n’en perdent .Les bacheliers professionnels sont les principaux bénéficiaires des BTS grâce à des mesures dédiées qui facilitent leur admission. Ces dispositifs permettent de maintenir un certain équilibre entre les entrées et sorties pour ces filières. 

Néanmoins, les formations de production, bien que moins demandées que celles des services, affichent un léger déficit en raison de départs vers d’autres régions pour des spécialités non proposées localement .s. Ces formations répondent souvent aux besoins immédiats des bassins d’emploi régionaux, offrant des perspectives rapides d’insertion professionnelle. En Bourgogne-Franche-Comté, elles représentent 40 % des admissions post-bac, confirmant leur rôle dans le paysage éducatif régional .

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