Avec Abigaël Pascal
Aider les familles à trouver un moyen de garde lorsqu’elles ont des horaires atypiques. L’affaire n’est pas mince, notamment dans le domaine du médico-social où les horaires de travail sont très étendus. Cela freine le recrutement du secteur. Pourtant nécessaire dans un département comme le Territoire de Belfort qui est déficitaire en professionnels de santé et paramédicaux alors qu’il possède à la fois, des quartiers prioritaires de la ville et des zones rurales, ainsi qu’une population vieillissante. Ces types de métiers sont d’autant plus importants pour le soin des populations que « l’évolution démographique n’est pas favorable et que la génération du baby-boom entre dans des situations de dépendance et grande dépendance », expose Michel Brand, directeur de l’autonomie au conseil départemental. « L’offre médicale est inquiétante. Il faut trouver des leviers », poursuit-il.
On estime ainsi à plus de 150 les besoins en professionnels dans les métiers de l’accompagnement, actuellement dans le département. « Il y a un problème de recrutement. Et la garde d’enfant peut-être un obstacle supplémentaire pour garder un emploi », explique Marie-Hélène Ivol, vice-présidente départementale en charge des personnes âgées et handicapées. Le manque de solutions adaptées pour accueillir des enfants de 0 à 12 ans est l’un des premiers freins à l’accès et au maintien dans l’emploi, complète-t-elle.
Une enquête pour définir les besoins
À l’hôtel du Département, ce mercredi 6 novembre 2024, une convention a été signée entre la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) et le Département du Territoire de Belfort, qui a la compétence de l’action sociale, dans le cadre de l’Académie des métiers et l’autonomie (voir l’encadré). Cette convention vise à établir un diagnostic territorial des besoins des professionnels de ce secteur concernant la garde de leurs jeunes enfants. « Le diagnostic permettra de définir les besoins précis, et aussi d’anticiper l’avenir alors que beaucoup d’assistantes maternelles vont partir à la retraite », complète Frédéric Léglise, directeur de la Caf.
Des questionnaires seront distribués par les employeurs, par le biais de la Caf et des services du département, afin de mener une enquête. Celle-ci sera effectuée du début du mois de janvier jusqu’à fin avril auprès des familles. Dans un deuxième temps, cette convention doit permettre de mener une réflexion et d’expérimenter des solutions de modes de garde avec des horaires atypiques, à proximité des domiciles et pas trop onéreux. Et ce, en travaillant avec les communes, qui ont la compétence en ce qui concerne la garde d’enfants.
L'académie des métiers de l'autonomie, quèsaco ?
Le Conseil départemental a lancé, en septembre 2022, dans le cadre du Schéma unique des solidarités 2022-2026, l’Académie des métiers de l’autonomie. L’Académie des métiers de l’autonomie se fixe pour objectifs de promouvoir et faire découvrir les métiers du soin et de l’accompagnement, de proposer des actions favorisant le recrutement et la formation vers l’emploi et d’impulser des démarches d’amélioration de la qualité de vie et des conditions de travail dans les établissements et services médico-sociaux prenant en charge les personnes âgées et en situation de handicap. Pour l’heure, c’est une vingtaine d’employeurs de l’autonomie qui participent à cette Académie dans le Territoire de Belfort.