2,8 %
C’est le taux de croissance de l’ensemble des entreprises de Bourgogne-Franche-Comté, en moyenne, en 2023, en recul de près de 6 points par rapport à 2022 (8,5 %). Cela est à replacer dans un contexte de « désinflation », indique la Banque de France, dans son étude publiée le 4 octobre. Il n’y a presque pas de croissance dans l’industrie (1,1 %). Cette croissance est de 5,5 % dans la construction, mais selon Marie-Claire Staquet, directrice de la Banque de France du Territoire de Belfort, elle est à relativiser à cause d’un effet « prix ». Ce chiffre d’affaires est porté par « les moyennes structures », ajoute-t-elle. Leurs chiffres d’affaires enregistrent une hausse de 3,2 %, contre une baisse de 1,1 % pour les très petites entreprises. « Il y a de grandes différences entre les tailles d’entreprise », glisse-t-elle.
64 %
C’est le pourcentage de chefs d’entreprise qui ne prévoient pas de hausse de leur chiffre d’affaires en 2024 : 6 % le projettent en forte baisse, 31 % en baisse et 27 % stable. Ce taux est de 68 % dans la construction et de 67 % dans l’industrie. Surtout, une entreprise sur dix dans ces deux secteurs prévoit une forte baisse.
15,7 %
L’export pèse 15,7 % du chiffre d’affaires des entreprises en 2023, contre 16,3 % en 2022. Il pèse 22,4 % pour les entreprises de plus de 250 salariés (ETI). Dans l’industrie, 31,1 % du chiffre d’affaires est réalisé à l’étranger.
3,1 %
Le taux de profitabilité des entreprises est relativement, limité, de 3,1 %, en 2023. Mais ce taux a diminué entre 2022 et 2023, provoquant une érosion des marges des entreprises. Ces taux, en revanche, s’améliorent dans l’industrie et dans la construction. Côté difficultés, le nombre de défaillances (2 232 au 30 juin 2024, sur 1 an cumulé) est en hausse, retrouvant les niveaux de 2019, aux alentours de 2 000 à l’année. La Banque de France modère légèrement en indiquant qu’il y a eu entre 2019 et 2023 une hausse de 21 % des créations d’entreprises.
10,4 %
C’est le taux des charges financières pour les entreprises, deux fois plus élevé en 2023 qu’en 2022 (5,9 %). Le coût était « anormalement bas » auparavant, explique Marie-Claire Staquet, évoquant des taux de crédit bas. « C’est un retour à une situation plus classique. » Si l’on regarde la capacité des entreprises à rembourser leurs dettes, la situation est relativement stable. Près de 70 % mettrait moins de 3,5 ans si elles y consacraient la totalité de leur autofinancement. Par contre, dans le commerce, une entreprise sur cinq (20,9 %) a une capacité de remboursement dépassant 7 en 2023 contre 17,9 % en 2022. Ce sont les entreprises de la construction qui ont le plus de capacité à rembourser leurs dettes financières : 79,3 % en moins de 3,5 ans ; 8,1 % entre 3,5 et 7 ans ; et 12,6 % en plus de 7 ans.
4,6 %
C’est la hausse des charges du personnel enregistrée par les entreprises, alors que les effectifs ont augmenté, quant à eux de 1,1 %. C’est la conséquence des revalorisations salariales engagées compte tenu de l’inflation. Toutefois, malgré cette hausse, le poids des charges du personnel dans la valeur ajoutée de l’entreprise n’a quasiment pas bougé, passant de 78,2 % à 78,6 % pour l’ensemble des entreprises de la région. Ces augmentations ont donc été répercutées dans les prix de vente. Une situation qui permet de faire dire à 43 % des chefs d’entreprise que leur rentabilité sera stable en 2024.
4,5 %
C’est le taux d’investissement par rapport au chiffre d’affaires, en 2023, contre 3,9 % en 2022. Dans l’industrie, il est de 5,5 %. L’investissement n’est pas très élevé, marqué par l’autofinancement ; l’endettement des entreprises se tassent. « On temporise les investissements car il n’y a pas de visibilité », convient Marie-Claire Staquet. Et aussi car le coût du crédit est encore cher, valide-t-elle. Les annonces de la Banque centrale européenne, qui doit conduire à diminuer progressivement les taux directeurs sont, en ce sens, positifs (3,5 % en septembre 2024) ; il doit être à 2,5 % fin 2025. Les projets sont dans « les tuyaux », en attente de la reprise. L’inflation, qui est de nouveau contenue, est un indicateur « au vert », apprécie la directrice, permettant à la consommation d’être un relai de croissance. Point d’inquiétude : le niveau de carnet de commandes, limité aujourd’hui.
La filière automobile dans le dur
La Banque de France a fait un focus sur la filière automobile. Si le chiffre d’affaires des entreprises régionale de la filière est en hausse de 4,5 %, les effectifs, eux, se tassent de 3 %. Le taux de la valeur ajoutée (rapport de la valeur ajoutée par rapport au chiffre d’affaires) de ces entreprises est de 24,9 % en 2023, deux points en-dessous des autres entreprises industriels de la région (26,5 %). Pis, ce taux était de 29,4 % en 2021. Le taux de profitabilité suite cette tendance, en étant à 2 % pour ces entreprises en 2023, plus d’un point inférieur aux autres entreprises de la région (lire ci-dessus). « Les sous-traitants sont inquiets de la visibilité », indique la directrice de la Banque de France.