Environ 20 000 véhicules empruntent quotidiennement les 4,6 km de R.N. 19 entre Héricourt (Haute-Saône) et l’échangeur de Sevenans (Territoire de Belfort), dans les deux sens de circulation. 12 % de ce trafic correspond à des poids lourds, selon des données de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) Bourgogne-Franche-Comté, qui pilote le projet d’aménagement (retrouvez ici le projet). Aujourd’hui, la saturation du tronçon est régulière. Selon les estimations de la Dreal, 27 000 véhicules emprunteront quotidiennement cet axe en 2045. Cela conduira forcément à un engorgement encore plus important, alors même que la parcelle est déjà encadré par des sections en 2×2 voies.
Depuis plus de dix ans, les élus ont milité pour la création d’une 2×2 voies sur cette portion. Des concertations ont été lancé en 2020 pour réaliser le projet. Il va désormais bientôt démarrer : ont été voté jeudi 10 octobre 2024 par les collectivités la convention de financement de l’opération. Florian Bouquet, président du Département du Territoire de Belfort (LR) et Damien Meslot, maire de Belfort (LR), ont annoncé un début des travaux pour le printemps 2025, pour une durée prévisionnelle de 36 mois. Soit une mise en service envisagée fin 2027, voire début 2028. Si la circulation sera perturbée sur toute cette période, elle ne devrait pas être coupée, exposent-ils.
Une portion accidentogène
Cet aménagement vise à assurer une continuité d’une liaison en 2 x 2 voies vers l’est et l’autoroute A16 suisse, à renforcer la fluidité de la connexion du nord Franche-Comté, à consolider la desserte des équipements structurants de l’Aire urbaine (gare TGV, hôpital Nord Franche-Comté, pôle tertiaire de la JonXion, future zone d’activités des Plutons), mais aussi à améliorer la sécurité du tronçon, particulièrement accidentogène.
Entre 2014 et 2019, ce sont 9 accidents qui ont été comptabilisés, provoquant la mort de 4 personnes. 13 personnes ont été hospitalisées, dont 7 lors d’un même évènement, et de 18 blessés légers. « Tous sont dus à un véhicules se déportant ou franchissant la ligne centrale », indique la Dreal dans son dossier de concertation. En tout, on recense environ un accident mortel par an sur cette parcelle. À titre de comparaison, sur la même période, un seul accident mortel est à déplorer sur le tronçon entre Lure et Héricourt, en 2 x 2 voies.
Qui finance ?
Les travaux de la portion auraient pu démarrer en 2023. Mais le dossier a pris du retard. Notamment car les élus ont regardé la possibilité de départementaliser la parcelle, avant d’abandonner cette idée pour des questions de surcoût (lire ici).
Il a fallu, aussi, régler la question de qui payait quoi. Car au départ, un protocole d’accord signé en octobre 2019 entre l’État, le conseil régional Bourgogne-Franche-Comté, le conseil départemental de Haute-Saône, le conseil départemental du Territoire de Belfort, le Grand Belfort et la communauté de communes du pays d’Héricourt avançait un coût total de 23 millions d’euros. Finalement, le coût a grimpé à près de 32 millions toutes charges comprises. Ce qui a quelque peu crispé le projet.
Dorénavant, la répartition est faite (voir infographie). On peut remarquer que si seulement 400 mètres sont en Haute-Saône, le conseil départemental porte tout de même 15,17% du financement total. C’est d’ailleurs aussi la Haute-Saône qui assurera la maîtrise d’ouvrage sur le tronçon terrifortain. Elle qui se prépare déjà à l’exercice de cette maîtrise d’ouvrage, sachant qu’il devra très prochainement engager les premières consultations et attribuer les premiers marchés de travaux pour démarrer impérativement en avril 2025. La raison : le franchissement de la voie ferrée, des contraintes sont donc imposées par la SNCF.
L’objectif, à termes, est de poursuivre l’élargissement jusqu’à Morvillars. Mais cela est loin d’être lancé.