« Les constructions neuves ont diminué comme je ne l’ai jamais vu », avoue Bruno Selli, président de Crri 2000, association qui fédère des entreprises locales à Montbéliard (lire notre article) ; elle rassemble aujourd’hui 36 entreprises adhérentes, représentant 25 métiers et pesant 1 732 emplois locaux. Selon des données du ministère de la Transition écologique, 15,3 % de permis de construire en moins ont été délivrés entre juillet 2023 et juillet 2024.
Les premiers à subir cette tendance, ce sont les entreprises du clos et du couvert (maçonnerie, couvreur), indique Crri 2000. Suivront celle du second œuvre et les corps d’état techniques. Dans cette optique, 2025 va être « compliquée », valide Bruno Selli. S’ajoutent à cette situation une « inertie » grandissante dans les projets et des taux d’intérêt loin d’être attractifs. Résultat : on déplore « une raréfaction des affaires », analyse Laurent Germain, le directeur général de Crri 2000. « Il y a un fort ralentissement sur les appels d’offres », valide, également, Bruno Selli, le président de cette association.
Eva Lacheray soutenue jusqu’à Los Angeles
Depuis plusieurs années, Crri 2000 soutient l’escrimeuse montbéliardaise Éva Lacheray, qui a participé aux Jeux olympiques de Paris, cet été. « Elle nous a permis de vivre par procuration cette aventure exceptionnelle », a noté Crri 2000, à l’occasion de son traditionnel barbecue de rentrée, le 20 septembre. À cette occasion, le soutien de l’association à la fleurettiste a été confirmé en vue des Jeux olympiques de Los Angeles, en 2028.
On observe aujourd’hui un décalage des affaires liées à la crise sanitaire ; celles alors prévues se lancent enfin, dans un effet de « rattrapage ». Mais elles ne sont pas complétées par de nouvelles. C’est là que le bât blesse et que la situation inquiète l’association. Après la crise sanitaire, celle de l’approvisionnement en matières premières, puis la hausse du coût des matières première, la crise énergétique et enfin l’inflation, le couvercle se referme par des taux d’intérêt toujours élevés. « Une situation compliquée succède à une situation compliquée », résume Laurent Germain. L’association connait son activité pour 2025, mais n’attend pas de miracles ; la visibilité est moyenne et peu de projets importants sont dans les cartons. En plus de la raréfaction des affaires, il y a aussi une diminution du nombre d’entreprises. Certaines peuvent alors être frileuses pour prendre un chantier car elles ne seraient pas capable de le mener, face à la difficulté de recruter. Ce la créé « une situation complexe », convient Laurent Germain.
Promouvoir le travaux-service
Pour « pallier » la raréfaction des chantiers, l’entreprise met le paquet sur l’offre de travaux-service (lire notre article). C’est aujourd’hui 20 à 25 % de l’activité de Crri 2000 estime Laurent Germain. « C’est fort depuis 2 ans », complète Bruno Selli. « Cette activité apporte une solution qu’on ne trouve pas ailleurs, sans limite basse par rapport à la taille des chantiers, axée sur le service, la disponibilité et la résolution des difficultés rencontrées par les maîtres d’ouvrage privés et les collectivités, présentait, en 2022, Laurent Germain. Maires, services techniques ou donneurs d’ordre privés sont tous confrontés à des problématiques de disponibilité d’entreprises et de suivi des travaux, surtout sur de petits projets. » Crri 2000 intervient comme un interlocuteur unique.
Sur les trois dernières années, le chiffre d’affaires de Crri 2000 oscille entre 7 et 7,5 millions d’euros.