(AFP par Damien STROKA, avec Tiphaine LE LIBOUX)
Les gendarmes ont levé le camp peu après 16H30, plus tôt que les deux jours précédents. Les fouilles “ne reprendront pas sur cette zone” vendredi, a indiqué à l’AFP la source proche du dossier, qui ne savait pas si de nouvelles recherches auront lieu ailleurs la semaine prochaine. Depuis mardi, 90 militaires ratissaient cette zone boisée dense bordée par une route nationale. Selon le maire de Saulx, Benjamin Gonzales, cette portion forestière s’étend sur une centaine d’hectares.
Les gendarmes étaient appuyés par l’unité de fouilles opérationnelles spécialisée (FOS), issue du génie de l’Armée de terre qui peut être sollicitée pour rechercher des corps enfouis ou enterrés. Les militaires disposent d’un géoradar capable de détecter si le terrain a été bougé sur plusieurs mètres en profondeur.
Cet instrument “permet le sondage de sols (…), de cloisons ou de structures. Le but est de réaliser des mesures permettant la détection d’anomalies dans les couches inférieures qui pourraient être interprétées comme des indices de la présence d’éléments utiles à une enquête judiciaire”, indique la gendarmerie sur son site internet. Cette technique peut être notamment “mise en oeuvre pour rechercher un corps enfoui”, précise-t-elle.
Aucune trace de l'adolescente
Un anthropologue était également présent pour réaliser des levées de doute rapide en cas de découverte d’ossements. Rien n’a filtré pour l’instant des éventuels résultats de ces fouilles. Interrogé à plusieurs reprises par l’AFP, le parquet de Strasbourg, ville où est instruite l’enquête sur la disparition de Lina, n’a pas souhaité communiquer.
Des recherches avaient déjà eu lieu sans résultat la semaine dernière dans les Vosges, avant de reprendre mardi dans le département voisin de la Haute-Saône, à plus de 130 km du lieu de la disparition de l’adolescente. Lina a disparu samedi 23 septembre 2023 en fin de matinée. Elle avait quitté son domicile de Plaine, au pied du massif des Vosges, pour se rendre à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, distante d’environ trois kilomètres. Elle devait prendre le train pour retrouver son petit ami à Strasbourg. Malgré plusieurs battues les jours suivants, aucune trace de l’adolescente n’a été trouvée.
L’enquête a toutefois connu un tournant le 26 juillet, avec l’annonce par le parquet de Strasbourg d’une “avancée majeure”. L’ADN de Lina a été découvert dans une voiture volée qui était recherchée par les enquêteurs car elle se trouvait non loin du lieu de la disparition de l’adolescente. Le conducteur de cette voiture, un homme de 43 ans, s’est suicidé le 10 juillet à Besançon. “J’ai perdu mon honneur, ma dignité, mon humanité, je dois partir. Je ne sais pas me contrôler, ça va trop vite”, a laissé dans de derniers écrits cet homme qui devait comparaître le 22 juillet pour deux vols avec violence commis le 25 août 2023 à Besançon.