Le soleil brûle ce jeudi 8 août. En ce début d’après-midi, une file s’allonge pour participer à une course d’athlétisme, derrière le théâtre Grrranit. Plus loin, une jeune fille cligne d’un oeil, tend son arc. Pile ! Dans la cible. Encore plus loin, un mur bleu gonflable de plusieurs mètres accueille les escaladeurs les plus téméraires.
Depuis le 26 juillet, début des Jeux olympiques, la ville de Belfort accueille une immense fan zone de 6 000 m2, nommée « Club 2024 » (le nom donné à toutes les fans zone en France). Chaque jour, ce sont plus de 800 personnes qui s’y rendent. Que ce soit pour des activités l’après-midi, siroter une bière en fin de journée, ou regarder dans les transats l’une des nombreuses épreuves depuis l’écran géant installé par la ville de Belfort.
À l’oeuvre toute la journée pour s’assurer de la bonne tenue des programmes, Corentin Renaudot, chargé de mission au Comité départemental olympique et sportif du Territoire de Belfort (Cdos). C’est lui qui s’est chargé que la zone voit le jour, depuis décembre. En recrutant pas moins de 80 bénévoles, ce qui n’a pas été une mince affaire. Puis en recrutant les clubs, les associations, qui se chargent, aux côtés du Cdos et de la Ville, de faire vivre ce village olympique.
Permettre à ceux qui ne partent pas en vacances de s’amuser
Des enfants, plutôt jeunes, le sourire aux lèvres, défilent aux différentes activités. L’un d’eux, Charly, 3 ans, tient fièrement « son petit passeport bleu ». « Au bout de cinq activités faites, ils obtiennent un petit cadeau. Au bout de dix, encore un autre. C’est une manière de leur faire découvrir le sport », explique Corentin Renaudot. Son objectif était en priorité de pouvoir faire bénéficier de cet espace aux enfants, qui, par exemple, ne partent pas en vacances. Ou ceux qui auraient rêver de voir les épreuves en vrai. Mais ne le peuvent pas.
Une maman, attentive à ce discours, complète, en regardant ses trois fils s’essayer au saut d’obstacle : « J’habite aux Résidences. L’été, d’habitude, nous allons au Malsaucy, mais jusqu’ici, la zone de baignade était interdite (lire ici). Les enfants s’ennuyaient. Et de poursuivre : Je suis une maman solo et ce n’est pas possible pour moi de payer des vacances à mes trois enfants. Cette zone, pendant deux semaines, ça leur a vraiment changé les idées. »
Tous les matins, des centres sociaux-culturels ont eu l’espace privatisé pour eux. Ce jeudi matin, des enfants ont pu s’essayer à la pétanque plusieurs heures, accompagnés de personnes vivant en Ehpad. « On voulait aussi créer des rencontres intergénérationnelles. Et nous avons eu de très belles images, de très beaux moments avec ces rencontres. »
Plus de 14 000 personnes sur l’ensemble des 16 jours
Athlétisme, VTT, surf, escalade, tir à l’arc, basket ou encore vélo smoothie, chaque enfant a pu participer gratuitement à plusieurs activités. Les plus artistes d’entre eux ont aussi pu se mettre au frais, sous une tonnelle, pour concevoir leurs propres médailles.
Sous les arbres, certains dégustent une glace. Des food-trucks, une buvette aussi, sont là pour sustenter les visiteurs. Des rires éclatent de l’autre côté, où jouent, sur des tables de ping-pong, plusieurs familles. « C’est là l’esprit qu’on voulait donner. Des moments festifs, un esprit guinguette. Tout est réuni. »
14 000 personnes, c’est le chiffre qui sera sûrement atteint ce dimanche. Avec une affluence de 800 personnes en semaine, 1 000 à 1 300 le week-end, le pari est réussi pour Corentin Renaudot. Mardi, l’association recensait déjà plus de 10 000 visiteurs. Et ce week-end pourrait encore voir affluer un peu de monde, entre le beau temps, et la retranscription de la cérémonie de clôture. À cette occasion, la zone fermera vers 23h30.