Notre dossier de la semaine
Le Trois inaugure un complément à son offre de parution, en proposant des dossier de manière fréquente, des temps forts traités sous différents points de vue. Nous commençons cette nouvelle politique avec un dossier dédié aux Européennes.
Chapitre 1 : les candidats locaux aux élections européennes
Chapitre 2 (parution mercredi matin) : un point sur les fonds européens dans la région
Chapitre 3 (parution jeudi) : la jeunesse militante, portraits croisés
Chapitre 4 (parution dimanche et lundi) : résultats des élections et analyse
+ un chapitre bonus à venir
Samia Jaber
- 57 ans
- 6e sur la liste « Gauche unie pour le monde du travail », menée par Léon Deffontaines, du Parti communiste français, regroupant également la Gauche républicaine et socialiste (GRS), Les Radicaux de Gauche et L’Engagement, le mouvement créé par Arnaud Montebourg
- Porte-parole du mouvement L’Engagement
- Engagée « depuis toujours » en politique. Elle est élue depuis 2008. Elle est aujourd’hui dans l’opposition au conseil municipal de Belfort, conseillère communautaire au Grand Belfort et conseillère départementale d’opposition
Que représente l’Europe ?
« Le moment est très important. L’élection est très importante. Si on ne réoriente pas cette construction européenne, Emmanuel Macron aura raison, elle va mourir. Aujourd’hui, l’Europe se construit contre les peuples depuis la constitution de 2005 où les peuples ont dit non. Elle est toujours liée à l’économie libérale. C’est l’ADN de cette Europe construite depuis vingt ans. Leur priorité, c’est la compétitivité et la concurrence et, à présent, l’austérité. Ce n’est pas de ça dont nous avons besoin. L’Europe doit être un espace de coopération, de coordination et soutenir les politiques des États membres. La Banque centrale européenne doit soutenir l’économie, à l’image de la FED (banque fédérale états-unienne, NDLR) et non pas seulement définir le taux d’inflation. Nous voulons faire sauter le verrou des 3 % (de déficit, NDLR). Sinon, elle sera vouée à mourir, défaite par les populismes européens. On ne veut pas qu’elle disparaisse. Il faut revenir aux fondamentaux. On nous prépare au saut fédéral, auquel nous sommes totalement opposés ; ce serait l’effacement de la souveraineté des peuples. Et nous refusons l’escalade militaire en Ukraine, ce serait prendre trop de risques. »
Christophe Grudler
- 59 ans
- Engagé en politique depuis 1998 et son élection de conseiller général, dans le Territoire de Belfort
- Député européen sortant, élu en 2019, membre du Mouvement démocrate (MoDem)
- 12e sur la liste menée par Valérie Hayer, « Besoin d’Europe », du groupe Renew
- Il était le premier Belfortain élu député européen
Que représente l’Europe ?
« L’Europe, c’est un avenir pour mes enfants. La mondialisation, ce n’est pas un choix (transport, économie, communication). Face à ces grands enjeux du monde, il n’y a pas de secret. Il faut être uni au niveau européen, pour que la France tienne sa place. L’union fait la force et la bonne échelle, c’est l’Europe, en matière de santé, d’économie, de défense, d’énergie, d’espace, des dossiers que j’ai particulièrement suivis. Si je suis réélu, je veux développer l’industrie spatiale dans la région. Si on accepte le repli sur soi, c’est faire exactement ce que nos adversaire veulent. La Russie, la Chine ou les États-Unis ne veulent pas d’une Europe forte. »
Marie-Hélène Ivol
- 59 ans
- 24e sur la liste Les Républicains « La Droite pour faire entendre la voix de la France en Europe », menée par François-Xavier Bellamy
- Adjointe au maire de Belfort, en charge de la famille, de l’éducation et de l’égalité sociale ; première vice-présidente du conseil départemental du Territoire de Belfort, en charge des personnes âgées et des personnes porteuses de handicap (l’autonomie) ; conseillère communautaire au Grand Belfort ; présidente du bailleur social Territoire Habitat
- Sa première campagne municipale date de 2008, lorsqu’elle a rencontré Damien Meslot. Elle était présidente de la maison de quartier Marin-Moskovitz, dans le quartier Jean-Jaurès, où elle est investie depuis trente ans.
Que représente l’Europe ?
« Le vote, c’est un droit, en particulier pour les femmes, que l’on a acquis chèrement. Allez voter, ça prend 5 minutes. Il faut s’en saisir pour faire entendre sa voix. Le monde ne tourne pas rond. Je souhaite une Europe de la paix, qui nous défend et qui représente la stabilité. Certains voient l’Europe comme une Europe des contraintes, alors qu’elle devrait nous faciliter la vie. Il faut revoir certaines pratiques et changer l’Union européenne. L’Europe, c’est une chance pour nous, même si cela ne se fera pas d’un seul. Quand j’ai donné mon accord pour être sur la liste, je savais que je n’étais pas éligible. Mais un engagement pour lequel on n’attend rien en retour n’est-il pas le plus beau ? C’est important de représenter notre département dans cette liste, l’un des plus petits de France. Nous avons un représentant dans les 30 premiers. C’est une récompense de ce qu’on met en place dans le département. »
Anna Maillard
- 43 ans
- 25e sur la liste Europe-Écologie, menée par Marie Toussaint
- Collaboratrice du groupe écologiste au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, elle était tête de liste du Doubs aux élections régionales
- Membre bénévole de l’Ensemblier Défi, acteur majeur de l’économie sociale et solidaire dans le pays de Montbéliard, et à la LPO
Que représente l’Europe ?
« C’est le principe de solidarité et de paix entre tous les Européens. Nous ne sommes pas encore dans une Europe rêvée par les écologistes, plus sociale et solidaire. Et l’Europe me parle. Mes arrière-grands-parents ont fui les grandes famines d’Ukraine, l’Holodomo, le génocide par la faim orchestré par Staline. Mon grand-père est né pendant l’exode en Pologne. Ils sont arrivés à Hérimoncourt où ils ont travaillé chez Peugeot. Maintenant que la Russie attaque l’Ukraine, on voit que l’union, ça compte. C’est le meilleur échelon pour deux choses, notamment: l’agriculture et l’industrie. Cela permet d’inventer une nouvelle agriculture, de protéger les sols, l’eau et nous.
Et la réindustrialisation se fera au niveau européen, et nous sommes au centre de l’Europe dans le nord Franche-Comté. Beaucoup d’entreprise sont en sous-traitance ou en co-traitance avec des industries européennes. Mon mantra : il n’y a pas d’écologie sans industrie, il n’y aura plus d’industrie sans écologie. Pour que la chaine de valeur soit plus équitable pour les plus petits en bout de chaine, il faut regarder les rémunérations et l’éco-conception, pour lutter contre les importations massives de voitures chinoises.