Ce vendredi 8 mars, le conseil de prud’hommes de Belfort a rendu sa décision. Mélanie Santi a obtenu la nullité de son licenciement, sa réintégration au sein du magasin Colruyt d’Arcey, le rattrapage des salaires depuis la date de son licenciement jusqu’à la date de réintégration (avec fiches de paies, congés, ancienneté), ainsi que 12 000 euros de dommages et intérêts.
Pour elle, c’est la fin de quatre ans de combat. Mélanie Santi, salariée de chez Colruyt à Arcey, avait été renvoyée de l’entreprise en décembre 2021. Selon l’entreprise, à cause de l’ambiance délétère et de « défiance » qu’elle aurait fait subir à ses collègues. Le 9 février, le travail de son avocat devant le conseil de prud’hommes, Me Jean-Charles Darey, a été de prouver que non, le licenciement n’était pas lié à cela. Mais au fait que la jeune femme a dénoncé depuis 2020 le harcèlement moral et sexuel qu’elle a subi de son supérieur pendant plusieurs années (lire ici). Un harcèlement constaté par le Parquet de Montbéliard qui lui a adressé un rappel à la loi mais aussi par la médecine du travail. Colruyt lui avait adressé un avertissement.
Celle qui a été accompagnée tout du long par la CGT est très émue de cette décision. « Je ne réalise pas pour le moment », explique-t-elle par téléphone. Pour la CGT, cette victoire est historique. « Cette décision va largement au-delà d’un symbole », se réjouit Patrick Rougier, délégué syndical qui a accompagné la jeune femme depuis 2020 sur ce dossier.
« Cette décision est le synonyme du courage d’une femme digne et volontaire qui s’est levée afin de défendre sa cause mais aussi, à travers elle, les intérêts de toutes les femmes restant silencieuses devant des agissements sexistes, de harcèlement moral, sexuel », détaille le syndicaliste. « Pour la CGT, cette victoire en cette journée du 8 mars est symbolique et en appelle d’autres. » Patrick Rougier espère que cette décision motivera d’autres femmes à se manifester et à porter plainte.
Mélanie Santi, de son côté, affirme vouloir retourner à son poste de boulangère, qu’elle aimait. Maintenant, la seule question qui réside est celle de savoir si Colruyt fera appel ou non. « Les cartes sont désormais dans leurs mains », expose encore Patrick Rougier.