La France insoumise rejoint le collectif Belfort en commun, en qualité de formation politique, dans le cadre des élections municipales des 15 et 22 mars 2020.
La France insoumise rejoint le collectif Belfort en commun, en qualité de formation politique, dans le cadre des élections municipales des 15 et 22 mars 2020.
Depuis juillet, ils étaient plusieurs membres du mouvement de la France insoumise (LFI) à participer aux réunions et ateliers du collectif Belfort en commun, né cet été. Ils étaient six à signer l’appel diffusé le 28 juillet. Mais en leur nom. L’assemblée communale du 26 septembre du mouvement a validé cette démarche, tout comme les instances nationales. La force politique rejoint donc officiellement le collectif de citoyens, emboitant le pas d’Europe Écologie Les Vert (EELV) et de la Gauche républicaine et socialiste (GRS). « Les orientations de Belfort en commun correspondent aux orientations de LFI », remarque, satisfait, Gérald Loridat (LFI). Autour de trois transitions : écologique, sociale et citoyenne. « Nous sommes attachés à l’idée que c’est une réunion de citoyens et non pas l’addition de logos », poursuit-il. « Il n’y a pas de rapport de force entre les partis, apprécie de son côté Emmanuel Fillaudeau. C’est un groupe de citoyens qui travaille avec des partis. »
Le parcours d’Emmanuel Fillaudeau est intéressant. Conseiller municipal à Belfort, il était sur la liste de Damien Meslot en 2014. Il a quitté les rangs de la majorité avant l’élection présidentielle, en 2017. Aujourd’hui, il siège dans le groupe Réunir, formé des conseillers d’opposition Bastien Faudot, René Schmitt, Francine Gallien et Selim Guemazi. En 2014, il appelait au changement et dénonçait les pratiques de la gauche, d’où son choix de rejoindre Damien Meslot. « J’ai très vite été déçu. Il fait la même chose, voire pire. » Il lui reproche son manque de vision pour le territoire. Et il rejette l’idée « d’un maire omnipotent, d’une majorité silencieuse et d’une opposition [ignorée] ».
Impliquer les citoyens
Ces méthodes de gouvernance, il les abhorre. Comme ses acolytes de LFI. Ils veulent impliquer de nouveau les citoyens dans la vie politique locale. « Les gens ont le sentiment d’avoir perdu le contrôle du processus démocratique », analyse Pierre Dro. Une analyse que les chiffres de l’abstention tendent à prouver. Dans Belfort en commun, ils apprécient la démarche citoyenne, mais aussi la place accordée aux citoyens. « Nous n’avons pas la volonté d’écrire un programme, de le donner à quelqu’un et qu’il l’applique, ajoute Pierre Dro. Notre idée, c’est que le citoyen continue à s’impliquer après les élections. » En amenant des idées. Et en contrôlant ceux qui exercent le pouvoir.
Concernant les enjeux, LFI est consciente de l’importance d’unir Belfort en commun et Belfort 2020, deux collectifs aux démarches similaires. « L’union de ces deux collectifs est un objectif », acquiesce Emmanuel Fillaudeau. Les discussions sont toujours en cours, comme avec le Parti communiste français, dont la dynamique aux élections municipales est pilotée par Bertrand Chevalier.