Le projet de centre de certification des réservoirs hydrogène Isthy est en train d’être sécurisé. Comme Le Trois le dévoilait mi-janvier (lire article), Bureau Veritas rejoint la société Inthy pour finaliser la structuration du projet. L’État confirme une aide de 6 millions d’euros, dans le cadre de France 2030, pour boucler le programme ; elle représente environ 25 % du budget. L’aide a été confirmée ce mardi à l’occasion du Salon hydrogène parisien Hyvolution, sur le stand du conseil régional Bourgogne-Franche-Comté.
Cette aide de l’État a été longtemps en suspens. Dans les arbitrages, les crédits de France 2030 étaient notamment fléchés vers la décarbonation de l’industrie ; un projet comme celui d’Isthy, lié à la mobilité, n’était pas forcément prioritaire. Les élus du Grand Belfort et du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, les acteurs locaux de la filière ainsi que les représentants de l’État à l’échelle locale se sont mobilisés auprès des services des ministères pour souligner l’importance de ce dossier, notamment pour les acteurs français du réservoir que sont Forvia et Plastic Omnium. « Le stockage est un enjeu tout aussi central que la production d’hydrogène », souligne Christophe Grudler, député européen Renew, attaché à la majorité présidentielle. « Sans réservoir et capacité de stockage, le tout jeune marché de l’hydrogène perdrait en flexibilité et donc en débouchés, ajoute-t-il. C’est donc un projet majeur pour garantir la fiabilité de futurs réservoirs à hydrogène qui servira à décarboner nos transports urbains. »
Le centre de certification des réservoirs Isthy, prévu à l’Aéroparc de Fontaine, est un équipement unique en Europe. Il “confortera notre région comme une place forte de l’hydrogène en France », salue Marie-Guite Dufay, présidente socialiste du conseil régional Bourgogne-Franche-Comté. Il sera en capacité, notamment, de tester des réservoirs jusqu’à 1400 litres conditionné à 700 bars, les plus gros du marché. Les réservoirs seront soumis à des tests mécaniques (chute, étanchéité), chimiques ou sous pression en chambre robuste (déformation, éclatement, altération…). Ils seront aussi testés à des températures extrêmes (- 40 °C à + 82 °C). Même les risques de perforation seront apprivoisés. Isthy sera un passage incontournable à l’échelle internationale. “Notre association (avec Bureau Veritas, NDLR) permettra à la France de se doter d’un outil unique d’essai et de certification qui est clé pour l’industrie des mobilités routière, maritime et ferroviaire utilisant l’hydrogène”, a commenté Dominique Darne, président d’Inthy.