Clara Janssen
Talk It. Ce nom, c’est celui d’une interface qui a pour but de traduire la langue des signes, en anglais pour le moment, grâce à «un système de captation des gestes», expliquent Ahmed El Meskyny et Imane Belbachir, les créateurs, aussi étudiants à l’UFR STGI (unité de formation et de recherche en sciences, techniques et gestion de l’industrie est atypique). L’objectif : «faciliter la discussion entre les personnes muettes et non muettes.»
Avec une caméra, les gestes de la langue des signes sont captés et sont ensuite traduits en anglais de manière écrite. Pour le moment, les étudiants doivent entrer manuellement tous les gestes dans la base de données de la plateforme. Une tâche fastidieuse, mais ils espèrent pouvoir la simplifier pour la proposer au grand public dans le futur.
Dans le bâtiment Numérica du campus des Portes du Jura, composé d’une grande pièce en longueur, plusieurs personnes sont en train de se préparer. Le 25 janvier, neuf projets ont été présenté dans ces murs. Des projets qui ont vu le jour au sein de la promotion des master 2 en produits et services multimédia. En quatre mois, les étudiants ont dû réaliser un projet numérique en apportant des solutions à des problématiques qui leur ont été formulées par des enseignants, des entreprises ou par les étudiants eux-mêmes.
« Tous les projets ont pour objectif d’aboutir »
Une solution, c’est aussi ce qu’apporte la plateforme ErgoSpine face aux mauvaises postures que l’on peut adopter au bureau. Avoir une meilleure posture sur sa chaise, devant son ordinateur et en être récompensé, l’application rend cette idée possible. Khadija Boudjemline, Océane Firrincieli, Thomas Pascuzzi et Laurine Sinet ont mis au point un système de captation. Avec ce système, dans le futur, les caméras d’ordinateur pourraient détecter les mauvaises postures et prévenir l’utilisateur. Les étudiants assurent «qu’aucune image ne sera enregistrée ». Pour les plus réticents, un questionnaire d’auto-évaluation sera accessible à la place d’une captation par l’image. Selon les réponses, des petits exercices pourront être réalisés au travail, seul ou avec ses collègues, tout en pouvant entrer en compétition avec eux. Si l’utilisateur corrige sa posture, récompenses à la clef.
Tout à côté, un autre projet interpelle. Hafsa Essaouri et Nohaila El Yassari, toutes deux vêtues d’un blazer, présentent leur plateforme, nommée With you. Cette fois-ci, le concept est tout autre : lutter contre l’isolement des personnes âgées. Pour cela, elles ont créé une intelligence artificielle conversationnelle nommée Amigo. Une interface qui permet d’avoir une conversation claire et fluide avec une intelligence artificielle. «Il y a une véritable conversation qui se crée », se réjouissent t-elles.
Amigo parle à la première personne pour créer de la proximité mais ne donne pas d’ordres, pour éviter tout types de problèmes, détaillent encore les créatrices. À l’avenir, elles souhaitent développer « une voix plus chaleureuse ». Elles songent même à la possibilité d’y ajouter une fonctionnalité qui permettra de mettre la voix d’un proche.
Pour le moment, les projets sont encore au stade de développement et ne sont pas disponibles pour le grand public même si «tous les projets ont pour objectif d’aboutir », assure Federico Tajariol, leur responsable de projet. Dans un premier temps, les présentations étaient un moyen pour ces étudiants de faire connaître leur projet. Mais aussi de s’entraîner à savoir parler de leurs applications avec des termes simples. Avec une optique, à la fin : réussir à les vendre.