« Nous subissons une crise démographique sans précédent », prévient Nathalie Albert-Moretti, rectrice de l’académie de Besançon, lors d’une conférence de presse lundi 22 janvier. « Il y a une déprise importante depuis plusieurs années », complète-t-elle.
Entre 2018 et 2023, on compte 15 000 élèves de moins dans les structures scolaires. Une baisse structurelle visible dans le premier et le second degré qui se confirme largement pour la rentrée 2024. Cette année, l’académie de Besançon est l’académie qui perd le plus d’élèves en France dans le second degré. Avec des pertes parfois deux fois supérieures aux autres académiques déficitaires. « C’est une situation qui n’est pas heureuse. Nous avons eu la mauvaise surprise de découvrir que nous étions la région la plus touchée », complète la rectrice.
Dans le détail, dans le premier degré, les effectifs baissent fortement avec 11% d’élèves en moins depuis 2018. C’est dans le Doubs que l’écart est le plus important : le département perd 5 000 élèves. En Haute-Saône, la baisse est aussi impressionnante : – 13,7%. Idem pour le Territoire de Belfort : -12,8% des effectifs en six ans. Et la diminution se poursuit. Conséquences : l’académie s’apprête encore à rendre des postes. Dans le 1er degré, ce sont 70 postes qui seront rendus à l’échelle de la région.
Dans le second degré, l’académie attend encore une perte de 1 184 élèves par rapport à l’année précédente selon les prévisions pour le collège. En conséquence, elle rend 85 équivalents temps plein pour la rentrée 2024.
Une journée de mobilisation en préparation
L’académie veut rassurer : les retraits de postes ne sont pas proportionnels à la baisse des effectifs. « Ils sont plus faibles que si l’on tenait simplement compte de la baisse des effectifs. » Elle estime que la région conservera un bon rapport d’encadrement. « L’emploi s’améliore dans les quatre départements avec 6,25 professeurs pour 10 élèves. C’est un taux supérieur au taux national. » Si ces dispositions sont prises, c’est aussi pour satisfaire les nouvelles directives ministérielles conçues par l’ancien ministre de l’Education, Gabriel Attal.Avec un déploiement des prépas lycées, une priorité donnée au dédoublement des classes dans le cadre du « choc des savoirs » avec des groupes de niveaux. Une prépa lycée est d’ailleurs en cours de construction pour expérimentation au lycée Follereau à Belfort mais aussi à Vesoul et Besançon.
La répartition de la suppression des postes par classes et écoles concernées n’a pas encore eu lieu. On sait par contre déjà qu’aux 155 postes d’enseignants supprimés s’ajouteront deux postes de CPE, trois de personnels administratifs et un de personnel de direction.
Sur son site, le syndicat SNUipp-FSU 90, a d’ores et déjà annoncé une grève le 1er février « pour exiger des moyens, du respect et la liberté pédagogique », notamment pour protester contre les suppressions de postes. Quant à l’Unsa, le syndicat expose que « même si le nombre d’élèves diminue, les suppressions ne sont pas justifiées quand on sait les difficultés de remplacement, les situations de collègues déchargés directeurs » ou encore la situation des enseignants « en Rep+ (qui concernent les quartiers qui connaissent les plus grandes concentrations de difficultés sur le territoire) ».