Du 24 au 30 janvier, 3 médecins, 10 infirmiers et 10 aides-soignants en provenance de la réserve sanitaire nationale vont renforcer les effectifs de l’hôpital Nord Franche-Comté, annonce la direction dans un communiqué de presse. « La réserve sanitaire est une communauté de professionnels de santé volontaires et mobilisables par l’État (médecins, soignants, techniciens de laboratoire, manipulateurs radio…) », précise Santé publique France. Elle est « capable d’intervenir dans un délai très court », ajoute l’institution, « pour venir en renfort lors de situations sanitaires exceptionnelles ».
Quinze lits de médecine supplémentaires seront aussi activés, ce lundi soir, à titre provisoire, pour accueillir des patients en attentes aux urgences d’une hospitalisation. L’union départementale des premiers secours (UDPS) du Territoire de Belfort apporte aussi son appui à l’établissement, s’ajoutant au plan Blanc, qui permet de mobiliser plus d’effectifs. Le dernier en date est actif depuis le 12 décembre 2023 (lire notre article).
Les urgences de l’hôpital ont une nouvelle fois été saturées ce week-end. La CGT évoque une situation « insoutenable ». « Les urgences ne sont même plus surchargées, elles sont submergées », évoque la coordination nationale infirmière (CNI) de l’hôpital Nord Franche-Comté. Ce lundi matin, une cinquantaine de patients étaient en attente, aux urgences, d’un lit à l’hôpital indique la direction. Et dans ce cas-là, ils attendent dans les couloirs se désolent les syndicats. « Une partie attendait depuis plus de trente heures, parfois jusqu’à soixante heures », s’indigne la CGT. C’est sans compter, évidemment, sur la soixantaine de lits qui seront nécessaire, en fin de journée, pour répondre aux besoins quotidiens.
Droit de retrait
Deux réunions de crise ont été organisées ce lundi pour évoquer cette tension. Auparavant, le personnel des urgences a menacé de faire valoir son droit de retrait informe la CGT. L’hôpital Nord Franche-Comté rappelle que l’établissement a été fragilisé par deux ans de crise sanitaire. Et que depuis l’été, des situations de tension majeure se multiplient, tant aux urgences qu’en service de médecine.
« Même si des mesures sont régulièrement prises afin de renforcer l’organisation de l’accès aux soins urgents et non programmés, la situation se dégrade dès lors que les flux d’admission augmentent, en particulier durant les périodes de fin de semaine et de congés scolaires, sans perspective de solutions d’aval suffisamment réactives », indique le communiqué de l’hôpital. « À chaque situation de crise les choses s’aggravent », valide le syndicat CNI.
« Depuis trop d’années, nous avons alerté sur la dégradation du système de santé, mais rien n’y a fait, les suppressions de lits ont continué et avec elles les conditions d’exercice se sont dégradées, les charges de travail ont considérablement augmentées et la perte de sens au travail a génèré de trop nombreux départs », s’insurge, une nouvelle fois, la CNI. « En laissant pourrir la situation, les pouvoirs publiques ne font qu’entériner la dégradation de l’hôpital public. Le personnel y est sacrifié et les patients sont mis en danger », ne décolère pas la CGT. « C’est la faillite du système de santé, les usagers n’ont plus accès à la médecine de ville dans des délais raisonnables et en conséquence se tournent vers l’hôpital pour que leur santé soit prise en charge, mais nous sommes au point de rupture, les professionnels de l’hôpital, avec la meilleure volonté du monde ne peuvent donner plus », interpelle la CNI.