Stellantis a annoncé, ce vendredi 24 novembre, à l’occasion d’un comité central et économique (CSE) organisé à l’échelon national, un projet d’externalisation de l’activité́ « des opérations de Datacenter et de réseaux », indique la CFE-CGC, dans un communiqué de presse. L’entreprise est « en discussion avec la société Kyndryl », confirme la direction française de l’industriel. L’objectif est « de conclure un partenariat pour la gestion de certaines opérations telles que le support réseau (‘networking ‘), le support des datacenters (centres de données) et les services de proximité ICT (Technologie de l’information et des communications) en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud », détaille la direction dans une communication aux rédactions.
Environ 170 postes sont concernés par cette externalisation dans le monde, 140 en Europe et 58 en France. Dans le nord Franche-Comté, 8 postes sont concernés à l’usine de Sochaux et 15 au datacenter de Bessoncourt. « Ce changement permettra aux fonctions ICT internes de Stellantis de se concentrer davantage sur le numérique, la cybersécurité, les nouveaux modèles commerciaux et les solutions centrées sur le client, qui sont le moteur de notre transformation en une Tech company de mobilité durable », justifie la direction.
"Invraisemblable"
Ce projet suscite la colère des syndicats. Ce sont « 58 personnes dont les fonctions étaient considérées il y a encore quelques mois comme stratégiques pour notre Entreprise, et qui sont aujourd’hui vendues sans état d’âme », déplore la CFTC, qui regrette l’absence de garantie concernant la délocalisation, à terme, par le futur prestataire, de la mission. « Stellantis donne un nouveau coup de canif au dialogue social en France », s’emporte la CFE-CGC, dans un communiqué de presse. « C’est la méthode utilisée par la direction qui pose problème », ajoute-t-il. Le projet prévoit d’avoir recours à l’article 1224-1 du code du travail ; lorsqu’une activité est transférée, les salariés sont également transférés. « Imposer un transfert aux salariés démontre un manque de considérations envers des salariés », critique de son côté la CFDT. D’ajouter : « On ne doit pas faire de la logistique avec les salariés, on ne doit pas gérer les personnes comme des cartons ! » « Au nom de la sacrosainte réduction des coûts, replace la CFTC, la Direction ignore complètement les compétences de ces salariés, le service apporté directement aux opérationnels, le dialogue quotidien avec les autres entités Informatiques. » Pour Force ouvrière, cette situation est « invraisemblable ».
La CFE-CGC regrette aussi ce recours, alors que « nous avons signé un Dispositif d’adéquation des Emplois et Compétences qui exclut les mobilités et les départs forcés afin de privilégier le volontariat, dans une période où le groupe annonce des bénéfices records », appuie le syndicat. Qui rappelle que c’est la 7e externalisation depuis la signature de ces accords. La CFTC indique notamment que la direction avait annoncé le 21 septembre l’externalisation du service référencement/catalogue du CEMR. « La nouvelle organisation monde de Stellantis et les synergies inévitables qui en résultent sont-elles engendrer d’autres externalisations qui se feront au coup par coup, au mépris des engagements conclus ? » questionne alors la CFC-CGC, qui redoute également que ce projet ne cache un plan massif « de réduction d’effectifs ». Et de souligner encore : « Les aides de l’État ne doivent elle pas obliger le groupe Stellantis à donner des contreparties pour l’emploi en France ? »