Un député et un sénateur du Doubs ont écrit au ministre de l’Agriculture pour l’alerter de deux problèmes sanitaires touchant les forêts et fragilisant les communes forestières. Le premier est la crise sanitaire des résineux avec le développement du scolyte. Le second concerne un affaiblissement des populations de hêtres.
Un député et un sénateur du Doubs ont écrit au ministre de l’Agriculture pour l’alerter de deux problèmes sanitaires touchant les forêts et fragilisant les communes forestières. Le premier est la crise sanitaire des résineux avec le développement du scolyte. Le second concerne un affaiblissement des populations de hêtres.
Le député Denis Sommer (LREM) et le sénateur Jean-François Longeot (UDI) ont adressé une lettre au ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Didier Guillaume, le 26 septembre. Ils l’alertent sur la crise sanitaire des forêts et sur la menace pesant sur les communes forestières. « De nombreuses zones forestières de notre département sont confrontées depuis le milieu de l’année 2018 au développement sans précédent de la reproduction des scolytes sur les résineux blancs (épicéas, sapins) », interpellent-ils, glissant que ce phénomène est dû en grande partie aux épisodes de sécheresse et de canicule. « Entre le 1er août 2018 et le 31 juillet 2019, l’ONF a désigné 168 300 mètres cube de produits accidentels de résineux (quasiment exclusivement des produits scolytés) pour les seules forêts communales et domaniales du Doubs, soit environ trois fois plus que la moyenne des dernières années (57 500 m3) », exposent-ils. Cette situation entraîne un manque à gagner important pour les propriétaires, car le bois scolytés est vendu au prix du bois sec. « Dans certains secteurs, les gestionnaires des forêts doivent réaliser des coupes rases, ce qui modifie considérablement le paysage et l’environnement et nécessitera rapidement un reboisement », précisent également les deux parlementaires. Ils craignent que ce phénomène s’amplifie.
Envisager une aide financière des communes
Ils alertent également le ministre sur « des signes d’affaiblissement et de dépérissement de nombreuses populations de hêtres sur l’axe géographique Belfort-Gray ». Selon les deux parlementaires, les professionnels estiment à 650 000 m3 les peuplements de hêtres concernés. « La problématique de la perte financière des propriétaires des forêts apparaît comme une urgence et un préalable à la prise en compte des dimensions complémentaires de la crise », insistent-ils, évoquant la situation des communes forestières, dont, pour certaines, la vente de bois est une part importante du budget. « Elles pourraient se retrouver dans une situation déficitaire eu égard au faible prix de vente du bois sec et à la surabondance des produits sur le marché, craignent Denis Sommer et Jean-François Longeot, avant de poursuivre : Elles doivent ou devront affronter à l’avenir les coûts liés à la gestion de la crise : coupes, stockage, sécurisation des zones, et, à plus long terme, reconstitution de nouveaux peuplements. »
Un arrêté préfectoral prévoit une aide des communes pour le transport du bois, compte tenu de la crise. « [Les maires rencontrés] affirment unanimement qu’un soutien complémentaire de la puissance publique en direction de la trésorerie des communes est un élément essentiel », glissent les deux parlementaires au ministre. Et de souffler deux pistes : interroger les modalités de remboursement prêts contractés au titre du fonds forestier national ; mettre en place un dispositif d’avances remboursables pour soutenir financièrement les communes face à la gestion de crise et les accompagner dans l’effort de reconstitution. Ils proposent que ce dispositif soit porté par la Caisse des dépôts et consignation.