Frédéric Demoly, enseignant-chercheur à l’université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM), Thomas Buhler, maître de conférence en géographie à l’université de Franche-Comté et Sydney Grosprêtre, maître de conférences en santé-sport à l’université de Franche-Comté, intègre la 33e promotion de l’institut universitaire de France dont les noms viennent d’être dévoilés. Le premier nommé l’intègre au nom de la chaire innovation, les deux autres au nom de la chaire fondamentale. Ils sont nommés membre junior (moins de 40 ans), à partir du 1er octobre, pour une durée de 5 ans. 100 personnes font partie de ces nominations juniors. Il y a aussi 100 lauréats membres seniors (plus de 40 ans).
« Créé en 1991, l’IUF a pour mission de promouvoir le développement de la recherche de haut niveau dans les universités », indique l’université de Franche-Comté dans son communiqué. L’établissement compte 11 chercheurs nommés en trois ans. C’est une reconnaissance de « son excellence en matière de recherche », souligne l’université de Franche-Comté ; en 2022, Daniel Hissel, chercheur sur la pile à combustible, avait par exemple intégré cette prestigieuse institution.
La révolution de l’impression 4D
C’est la première fois que la discipline 4D est, pour sa part, reconnue se réjouit l’UTBM, joint par téléphone. C’est donc un signe de l’excellence de sa recherche que ce soit un chercheur de son établissement qui soit identifié pour l’entrée de cette discipline. Elle récompense aussi « le caractère précurseur » des recherches de Frédéric Demoly. Cet ancien étudiant de l’UTBM (diplôme d’ingénieur obtenu en 2007), aujourd’hui professeur des universités en mécanique, a débuté ses recherches sur l’impression 4D en 2014. La première thèse sur la question a été soutenue en France en février 2019, à l’UTBM.
« L’impression 4D (pour 4e dimension) est une technologie d’avenir, capable de donner vie à des objets, explique l’UTBM dans son communiqué. Cette capacité́, qui donne à ces objets le pouvoir de changer de forme ou de propriétés au fil du temps grâce à une stimulation énergétique de matériaux actifs et à la fabrication additive, permet d’envisager des ruptures technologiques majeures. » Et de poursuivre : « L’impression 4D résulte de l’utilisation d’un processus de fabrication additive (impression 3D) avec un ou plusieurs matériaux, dont au moins un est stimulable, véritable « muscle » permettant à l’objet de se déformer. »
Cette technologie doit révolutionner l’univers de la fabrication comme on le conçoit aujourd’hui. Cette technologie permet « « l’auto assemblage », si les éléments imprimés peuvent s’assembler de manière autonome à un moment et un endroit précis sans intervention humaine, « l’auto-adaptabilité́ », si les structures imprimées peuvent combiner la détection et une action en réponse au sein d’un même matériau, ou encore sur « l’autoréparation », si les objets imprimés possèdent la capacité de détecter et de réparer eux-mêmes les défauts (d’usure, de fabrication), réduisant ainsi la nécessité de procédures invasives. », explique l’UTBM. « En médecine, l’impression 4D permettra de développer la robotique souple (c’est-à-dire non rigide), pour élaborer des robots de plus en plus petits (milli-robots, micro-robots, nano-robots), capables de se déplacer dans le corps humain, pour délivrer un médicament ou pour effectuer des opérations micro-invasives », cite l’UTBM. Côté grand public, on évoque des chaussures intelligentes, auto-pliantes par exemple.