« Ça tombe à point nommé », sourit Sébastien Faivre, gérant de cette entreprise créée en 2017 passée du statut de start-up à celui de PME et bientôt à industrie… H2SYS est lauréate du dispositif « Première usine », soutenu par France 2030 ; Bruno Bonnell, secrétaire général à l’investissement, en charge de France 2030, l’a confirmé lors de sa visite mercredi 17 mai (lire notre article). Le montant précis n’a pas été communiqué. Selon nos informations, il est de plusieurs millions d’euros. Généralement, il oscille entre 20 et 30 % du montant total investi par l’entreprise.
Le programme « a été créé pour aider les start-ups et les PME innovantes à implanter leurs premières usines de production innovantes sur le territoire », précise le dossier de presse de France 2030. Il est doté d’une enveloppe de 550 millions d’euros sur cinq ans. 18 projets avaient été annoncés en novembre 2022. 13 autres ont été ajoutés le 12 mai. « Les nouveaux projets retenus représentent 57 millions d’euros d’aides de l’État et 236 millions d’euros d’investissements cumulés dans des secteurs stratégiques tels que les biotechnologies, l’électronique, l’hydrogène, les matériaux bas carbone ou la robotique », détaille France 2030. 60 candidatures avaient été déposées dans cette 2e phase. H2SYS est la seule entité retenue en Bourgogne-Franche-Comté.
Produire 1 000 unités en 2028
La filière hydrogène est en train de passer un cap. Un cap essentiel. Celui de l’industrialisation qui doit contribuer « à baisser les prix » pour amener la technologie à des tarif compétitifs. Et cela passe par une montée en cadence et une automatisation d’une partie des tâches d’assemblage. « On attend une très forte accélération [de la filière] entre 2025 et 2030, replace Sébastien Faivre. Il faut donc que notre usine soit prête en 2025. » Les premières études sont lancées.
L’entreprise propose aujourd’hui six produits. Dans ses locaux du Techn’Hom, elle a une capacité de production de 150 machines par an indique son gérant. À horizon 2028, dans la future usine, Sébastien Faivre projette la fabrication de 1 000 unités, notamment autour des produits Boxhy et Thytan. Aujourd’hui, H2SYS s’oriente vers la construction d’un bâtiment, avec des capacités d’agrandissement. « Le projet de nouvelle usine se fera en 2 phases, confirme Sébastien Faivre, afin d’être aligné avec la très forte croissance du marché prévue entre 2025 et 2030. »
H2SYS se laisse pousser des ailes
À l’occasion du meeting aérien de Montbéliard, le 14 mai, H2SYS a assuré plusieurs fois la recharge d’un avion électrique avec son générateur Thytan130 (photos ci-dessous). « Le Velis Electro est le premier avion électrique au monde à recevoir une certification de type (EASA.A.573 TCDS) », rappelle Sébastien Faivre.
La période est délicate pour les acteurs de l’hydrogène. Il faut se projeter sur l’accélération de la filière, engagé des investissements alors que les ventes sont encore balbutiantes. La société H2SYS a enregistré un chiffre d’affaires de 620 000 euros en 2021, d’1,45 million d’euros en 2022. Aujourd’hui, elle dispose d’un carnet de commandes dépassant le million d’euros.
Pour H2SYS, cette nouvelle s’accompagne de la réussite de son financement participatif (lire notre article), lancé au début du printemps. L’entreprise a quasiment levé 800 000 euros, levés en obligations convertibles, rémunérées à 9,5 %, sur 12 mois.