(AFP)
La première présidente de la Cour d’appel de Besançon a rendu une décision de “rejet”, a indiqué à l’AFP Me Lee Takhedmit. “La demande de récusation a été rejetée”, a confirmé une source proche du dossier. Le “motif principal” pour justifier ce rejet “est que les décisions prises par la juge sont susceptibles de recours, ce qui (…) permet un fonctionnement normal de la justice”, a précisé Me Takhedmit.
Ce dernier avait indiqué le 22 mars avoir déposé une demande de dessaisissement de la juge Marjolaine Poinsard qui instruit cette affaire depuis son commencement au début de 2017. “Ça fait plus de quatre ans que ce dossier est au point mort. (…) Je pense que le juge est un peu usé”, avait déclaré l’avocat aux journalistes à la sortie de l’un des trois interrogatoires auxquels avait été convoqué M. Péchier au mois de mars par la juge. “Ca me semble difficile de maintenir une véritable impartialité lorsqu’on est la tête dans le guidon depuis des années”, avait-il encore estimé.
La défense de Frédéric Péchier, 51 ans, avait également déposé d’autres requêtes devant la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Besançon, réclamant notamment la nullité des dernières expertises versées au dossier. Aucune décision n’a été rendue sur ces requêtes, a indiqué Me Takhedmit, selon lequel des “dates d’audience” sont prévues en juin. Les expertises ont servi de socle à la série d’interrogatoires menée en mars et qui a débouché sur de nouvelles mises en examen de M. Péchier, soupçonné au total de 30 empoisonnements de patients, parmi lesquels 12 sont morts. Il a été placé sous le statut de témoin assisté, plus favorable, pour deux autres cas. Dans la majorité des cas, ces expertises ont conclu à “une suspicion forte”, parfois à une “certitude” d’injections toxiques, avait indiqué lors d’une conférence de presse le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux.
Frédéric Péchier est soupçonné d’avoir pollué, entre 2008 et 2017, les poches de perfusion de patients à Besançon pour provoquer des arrêts cardiaques puis démontrer ses talents de réanimateur, mais aussi pour discréditer des collègues avec lesquels il était en conflit.