Olivia Frisetti et Thibault Quartier
“Nous sommes émus. Cette preuve de solidarité nous touche énormément”, confie Ayhan Eroglü, le président de l’association Amitié franco-turque de Belfort. Son association se mobilise pour venir en aide aux victimes des tremblements de terre qui ont dévasté une partie de la Turquie et de la Syrie, le 6 février. On dénombre déjà plus de 35 000 morts et les Nations Unies redoutent que le bilan ne double encore.
En lien avec le Grand Belfort, la mairie de Valdoie et l’union départementale des premiers secours (UDPS 90), l’association met en place une collecte pour venir en aide aux sinistrés. La semaine dernière, la confédération islamique Milî Görüs (CIMG) de Belfort, qui gère la mosquée Kuba, installée rue Lebleu, a déjà organisé une collecte de fonds. Plus de 30 000 euros ont été récoltés et adressés à l’organisation non gouvernementale (ONG) Hasene, qui distribuera les fonds directement sur place.
« C’est bouleversant », témoigne Zeyni Koçak, président de cette association. « Nous avons reçu beaucoup de messages de soutien, et pas que forcément de la communauté turque », raconte Ibrahim, du conseil d’administration de CIMG, impressionné lui aussi par cet élan de générosité. « Tout le monde veut faire quelque chose », relève Bilal Topaloglu, qui s’occupe des relations publiques.
Matériel de camping
Les membres de cette association organisent très régulièrement des appels aux dons, « là où il y a des catastrophes naturelles, des guerres et là où il y des opprimés. On essaie de venir en soutien », explique Bilal Topaloglu. Cette semaine, ils se sont concentrés sur la Turquie, “car nous sommes pleinement concernés”. S’ils ont opté pour les fonds, « c’est que l’argent est plus facile à acheminer et les représentants de l’ONG sont déjà sur place, détaille-t-il. Elle intervenait avec les réfugiés syriens.” Si besoin, l’association réoriente vers les collectes de vêtements ou de matériels, qui seront transportés en Turquie et Syrie. “On sert de centre”, observe Bilal Topaloglu. Et le moment de la prière, notamment celle du vendredi en fin d’après-midi, est un moment de rencontres.
L’Amitié franco-turque de Belfort va justement recueillir ces dons, que l’on peut aujourd’hui déposer à la mairie de Belfort et à celle de Valdoie (lire ci-contre). L’ensemble des dons seront entreposés et triés par une équipe de bénévoles, soutenue par l’union départementale des premiers secours du Territoire de Belfort (UDPS 90). “Nous avons l’expérience de ce type de collecte”, note Alexandre Tamé, président de l’UDPS 90, installée à Valdoie. Si les vêtements, en bon état, sont appréciés, on attend aussi du matériel de camping, des couvertures, des duvets, des générateurs électriques, des matelas de camping, des batteries, des chaussettes, des biberons, liste notamment Alexandre Tamé.
Où donner dans le Territoire de Belfort ?
- Belfort : salle Kléber à la mairie de Belfort, place d’Armes, aux horaires d’ouverture de la mairie
- Valdoie : au sein de l’ancienne école Chénier, à proximité de la mairie de Valdoie : 1, place André-Larger. De 9h à 17h du lundi au jeudi et de 9h à 19h le vendredi.
“Les températures sont particulièrement basses”, alerte Marie-France Cefis, maire Les Républicains (LR) de Valdoie et vice-présidente du Grand Belfort, pour souligner l’urgence de la mobilisation. L’un des membres de l’association Amitiés franco-turque, Bülent Kilicparlar, fait partie de son conseil municipal, ce qui a favorisé les liens. Pour les dons financiers, le Grand Belfort oriente vers la Croix-Rouge (cliquez ici). Les élus lancent aussi un appel aux bénévoles pour aider à trier. Si les entreprises veulent faire des dons (matériels ou financiers), Alexandre Tamé rappelle qu’ils peuvent être défiscalisés.
Une longue mobilisation
Le consulat général de Turquie, à Strasbourg, a confirmé à Marie-France Cefis que l’association Amitié franco-turque était habilitée pour recueillir des dons et organiser le transfert. “Nous voulions nous assurer des contacts pour apporter une aide efficace”, précise Damien Meslot, président LR du Grand Belfort. “Il faut que les dons soient envoyés au bon endroit et dans de bonnes conditions”, ajoute-t-il. Des convois seront organisés quand suffisamment de dons auront été collectés. Une partie sera adressée par avion, l’autre par camion. Entreposer, trier, organiser et envoyer seront les maîtres mots des prochains mois. “L’aide devra s’organiser sur du temps long”, insiste Alexandre Tamé. La reconstruction sera longue et difficile et les populations locales auront toujours des besoins dans les prochains mois, même lorsque l’émotion et l’élan de solidarité seront retombés.
Le Grand Belfort et la Ville de Belfort soumettront au vote des élus des deux collectivités des subventions de 5 000 euros pour venir en aide aux victimes de ce drame ; les fonds seront fléchés via le ministère des Affaires étrangères.
Les marques de solidarité ont été nombreuses depuis une semaine à l’égard des victimes de ces tremblements de terre, à l’instar des Grecs et des Arméniens, alors même que les relations de ces pays avec la Turquie sont particulièrement difficiles. Plus de 200 secouristes français sont déjà partis soutenir les populations locales. « On est tous des êtres humains », conclut Bilal Topaloglu.
La Ville de Montbéliard organise une collecte de dons
Des urnes ont été mises en places par la mairie de Montbéliard, à l’hôtel de Ville et au centre communal d’action sociale (CCAS), pour collecter les dons de la population pour venir en aide aux victimes des séismes. L’argent récolté sera remis à la Croix-Rouge. Lors du prochain conseil municipal, Montbéliard proposera aux élus d’approuver une aide de 10 000 euros.
- Hôtel de Ville, du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h 30
- CCAS, rue Maurice-Ravel, du lundi au vendredi de 8 h 30 à 12 h et de 13 h 30 à 17 h.