Une page se tourne à Valdoie, pour l’Ehpad de la Rosemontoise. Depuis quelques mois, rue Jean-Jaurès, une immense résidence se construit pour offrir un nouveau cadre de vie aux résidents de l’Ehpad (lire notre article) mais aussi au personnel. Un nouveau lieu dit un nouveau nom. Ce sera la résidence des Rubans, en référence à l’usine de passementerie, fondée en 1911 sur le terrain, qui produisait des rubans, galons et velours unis.
Si la résidence est loin d’être terminée, les travaux avancent vite. Les fondations sont bien posées, les étages construits. Il est déjà facile de s’imaginer la suite. Équipés de casques jaunes ce jeudi 22 juin, un groupe attend le début de la visite de chantier. Plusieurs élus sont là, Marie-France Céfis, maire de Valdoie, Florian Bouquet, président du conseil départemental du Territoire de Belfort. Le directeur général du pôle gérontologique Claude-Pompidou, Robert Creel. Mais aussi Claude Chirac, fille de Jacques et Bernadette Chirac, et présidente de la fondation Claude-Pompidou, une fondation qui aide et accompagne les personnes malades, porteuses de handicap ou les personnes âgées. Elle a déjà créé 18 structures en tant que telles, et en accompagnent d’autres financièrement.
« Je n’aurai jamais imaginé qu’on ait besoin de vous solliciter pour ce projet, […] mais cela a été une période de crise énorme », déclare Florian Bouquet. Le président du conseil départemental fait référence à l’année 2020. Année où la résidence de la Rosemontoise a enregistré 17 décès et la moitié de son personnel en arrêt maladie à cause de la gestion de la structure au moment du Covid (retrouvez tous nos articles sur ce dossier). « J’ai pris la décision de quitter les murs, nous n’avions pas d’autres solutions », explique le président du Département. Sur demande, la fondation Claude-Pompidou a abondé le projet de 4 millions d’euros, ce qui a permis d’enclencher très vite les démarches et travaux.
117 chambres à venir
117 chambres sont à venir de 24 m2, soit 4m2 de plus que les normes, huit salons familiaux, deux salles à manger, deux patios avec de la végétation pour que les résidents puissent prendre l’air comme ils le souhaitent. Le point important pour l’architecte en charge du chantier, Jean-Claude Luthy, basé à Danjoutin : la lumière. « Le lieu en sera baigné », explique-t-il. Que ce soit dans l’immense salle de 120 m2 dédiée aux activités, pensée comme un tiers-lieu où pourront intervenir des associations, dans les patios, ou encore dans les chambres et les salons familiaux, où trôneront d’immenses fenêtres et baies. « Dans les chambres, par exemple, il nous a paru essentiel d’avoir beaucoup de lumières car c’est ici que les résidents passent la majorité de leur temps. »
Deuxième mot d’ordre : la verdure. 8 000 m2 de surfaces en espace végétalisé, 35 arbres à hautes tiges, une trentaine de massifs végétaux, végétalisation des patios et des salons. À l’arrière, côté rue des Rubans, un immense parc paysager verra également le jour.
730 panneaux photovoltaïques
L’Ehpad du futur ? « Non, mais l’Ehpad de demain, c’est certain. J’apprécie l’effort fait pour rendre le bâtiment vertueux en termes d’écologie », explique Claude Chirac. Le toit sera entièrement recouvert de panneaux photovoltaïques, ce qui lui permettra d’être autonome en électricité. Il y en aura 730 au total. « Nous serons quand même raccordés au réseau. On ne sait jamais… par exemple que les panneaux soient recouverts de deux mètres de neige », plaisante Robert Creel, directeur général du pôle gérontologique Claude Pompidou. 24 puits de géothermie ont aussi été creusés, profonds de 200 mètres, pour le chauffage et le refroidissement du site. Des investissements qui ont coûté chers, « mais qui étaient nécessaires », commente Florian Bouquet. Au total, l’Ehpad de demain devrait coûter environ 23 millions d’euros.
Ouverture en 2025
« Je suis impressionnée de la vitesse à laquelle le chantier se monte », commente Claude Chirac. Quant à sa fin, les travaux devraient se terminer fin 2024. Pour une ouverture au premier semestre 2025. « Le temps d’avoir les autorisations, mais aussi d’organiser le transfert », explique Robert Creel. Il souhaite que tous les résidents soient transférés sur une journée, pour faciliter le travail du personnel et ne pas avoir à travailler sur deux sites en même temps. « C’est un gros enjeu. Nous allons sûrement solliciter l’hôpital pour des conseils, mais aussi les pompiers pour le transfert. Pourquoi pas l’armée », se questionne-t-il. Des questions techniques qui viendront dans un second temps, après la fin des travaux de gros oeuvres et de finition.
Avant de repartir, Claude Chirac a qualifié la résidence d’ « impressionnante, magistrale ». « Ils ont fait l’effort d’être le plus exemplaire possible. Avec une prise en compte de l’avis des résidents, de ceux qui travaillent ici. Cela montre la voie.» Elle reviendra. Sûrement pour l’inauguration. Rendez-vous en 2025.