Clara Janssen
Depuis deux ans, dix-neuf radars de type ETU (Équipement de terrain urbain) ont été installés dans le Territoire de Belfort. Ces radars sont des dispositifs de petite taille, de couleur blanche installés sur un mât surplombant la chaussée. Ils sont signalés entre vingt et cinquante mètres en amont, par un panneau plus petit, adapté au mobilier urbain. Ce dispositif peut sanctionner un excès de vitesse ainsi qu’un franchissement de feu rouge, remplaçant ainsi les radars automatiques et les radars feu rouge. La ville de Belfort en accueille notamment sept ; ils sont situés boulevard Kennedy, faubourg de Montbéliard, faubourg des Ancêtres, rue de Bavilliers, avenue Général-Leclerc, avenue de la Laurencie et avenue d’Altkirch. Dans le Territoire de Belfort, les ETU sont installés dans les communes suivantes : Saint-Germain-le-Chatelet, Bavilliers, Valdoie, Denney, Lachapelle-sous-Rougemont, Meroux-Moval et Essert.
Avec cet équipement urbain, le département participe à une expérimentation. Depuis leur installation, ces radars n’avaient pour autre objectif que d’influencer les automobilistes à respecter les limites de vitesse. Ils ne verbalisaient pas. Selon le préfet du Territoire de Belfort, Raphaël Sodini, “l’expérimentation a révélé une réduction des vitesses à la vue des radars”, se réjouit-il. “Ils font peur aux usagers”, complète le représentant de l’État.
À partir du mardi 16 janvier, la deuxième phase de cette expérimentation débutera pour une durée de trois mois. Cinq des dix-neufs radars seront actifs et pourront verbaliser les conducteurs, sans que la préfecture n’indique lesquels sont concernés. Quatre ETU sanctionneront les excès de vitesse et le dernier le franchissement de feu rouge. “Le but n’est pas de faire rentrer de l’argent dans les caisses, mais de protéger les automobilistes”, soutient Raphaël Sodini. Et de rassurer : “Le but n’est pas de prendre les automobilistes par surprise. Tout est fait en totale transparence”.
Les autorités rappellent que, en 2022, 1 039 personnes ont été tuées sur la route en France. Un tiers des décès ont lieu en agglomération. La vitesse est responsable à 27 % des ces accidents en agglomération ajoute le communiqué de presse.
Un dispositif demandé par les communes
Les radars ont été installés dans les communes volontaires. Et la préfecture a reçu un grand nombre de sollicitations, auxquelles elle ne peut pas répondre aujourd’hui. Une liste d’attente a même été créée. Les communes sont retenues en fonction du risque accidentogène de l’axe de circulation ciblé. La crainte d’accidents des maires et les plaintes des habitants sont les principales raisons de ces demandes, convient le préfet. Mais ces dispositifs ne doivent pas empêcher les communes de prendre des mesures d’aménagement, comme la création de ralentisseurs. Pour le préfet, “les radars ne sont pas la seule solution, il faut multiplier les réponses”.
À la fin de cette deuxième phase de trois mois, le ministère de l’Intérieur fera le bilan et définira la stratégie à suivre pour le déploiement définitif des ETU : va-t-on installer plus de radars ou en activer plus ? “L’objectif est d’amener les automobilistes à prendre en compte les limites de vitesses, souligne le préfet. Nous avons des résultats plutôt encourageants.”
Douze infractions sont en moyenne constatées par radar chaque jour. Elles oscillent entre deux et vingt-deux en fonction du dispositif concerné. Cela signifie que 95 à 98 % des usagers respectent les limites de vitesses et les feux rouges remarque finalement le préfet Raphaël Sodini.