Par Khaled Nikzad
« Pour reprendre leurs mots, [les pharmaciens] décrivent un quotidien devenu insoutenable », explique Florian Chauche, député de la 2nde circonscription du Territoire de Belfort. « Dans le département où je suis élu, mais je crois qu’il en est de même partout en France, les pharmaciennes et pharmaciens réunis en collectifs expriment un profond désarroi et même, parfois, une angoisse importante face à l’avenir proche. »
Dans une lettre au ministre de la Santé, datée du 4 décembre, il relate les difficultés des pharmaciens qui doivent contacter médecins, laboratoires pharmaceutiques mais aussi collèges afin de trouver des solutions alors qu’une ordonnance sur trois pose problème. « Un temps qui n’est pas passé au contact de la population, au détriment de la mission de professionnels de santé qui est la leur et qui passe notamment par le conseil et la relation avec les clients. » D’autant que malgré leurs efforts, les ruptures d’approvisionnement sont telles que même les solutions de remplacement qu’ils trouvaient jusqu’alors ne fonctionnent plus.
Renforcement des inégalités
Le député exprime son inquiétude quant au fait que la poursuite de cette situation aura des conséquences désastreuses pour les populations, notamment les adultes. « Non seulement ces pénuries et ruptures occasionnent des pertes de chances pour les malades, mais les inégalités s’en trouvent également aggravées. » Il complète : « Ce sont souvent les personnes les plus vulnérables et les moins favorisées qui prennent le plus de médicaments, mais en plus, celles qui en ont les moyens peuvent passer la frontière pour aller acheter, plus cher, leurs médicaments en Suisse ou en Allemagne. »
Bien que le problème du manque de médicaments en France soit généralement connu, Florian Chauche a prévenu dans sa dernière lettre que si des mesures sérieuses ne sont pas prises, la situation deviendra encore plus critique.