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Territoire de Belfort : de fortes inquiétudes autour des groupes de niveaux dans les collèges

Les délégués syndicaux devant la Dasen. | ©Le Trois - E.C.
Reportage
Organiser la rentrée des collèges. Ce jeudi 8 février, la direction académique des services de l’Education nationale organisait un comité départemental pour examiner les moyens de la rentrée 2024. Une réunion boycottée par des syndicats pour contrer notamment la demande des groupes de niveaux.

Boycott sur boycott. Les syndicats d’enseignants du Territoire de Belfort (FSU, UNSA, Sgen-CFDT et FO)  n’admettent pas l’attribution des moyens pour la rentrée des collèges. Et le font savoir devant la direction académique des services de l’Education nationale (Dasen) ce jeudi 8 février, en boycottant les réunions de préparation de rentrée en début d’après-midi. C’est la deuxième réunion qui est boudée par les syndicats. Cela avait déjà été le cas le 2 février. 

Ce qui inquiète cette année : ce sont les groupes de niveaux. Cette mesure est issue d’une ambition de Gabriel Attal, ancien ministre de l’Education, qui ambitionne un « choc des savoirs ». Il souhaite constituer des groupes de niveau centrés sur les mathématiques et le français.  Le dispositif se présenterait ainsi : les élèves d’une même classe continueraient à suivre tous les autres cours ensemble, mais seraient séparés selon leur niveau pour les cours de français et de mathématiques (soit un tiers de leurs enseignements). Ils seraient répartis dans des groupes avec des élèves d’autres classes. Une décision qu’il justifiait, pour partie, par les résultats moyens de la France à l’évaluation Pisa (Programme internat de l’OCDE pour le suivi des acquis des élèves). Dans chaque collège, les élèves de 6e et 5e seront répartis dans trois groupes, en fonction de leur niveau dès la rentrée de septembre 2024. Une organisation qui s’étendra aux classes de 4e et 3e à la rentrée 2025.

Pour ce faire, le ministre de l’Education promettait des postes d’enseignants. Or, s’il n’y a pas de suppression de moyens dans le Territoire de Belfort, cette année pour les collèges, il n’y a pas non plus de moyens supplémentaires pour tous les établissements. Des heures supplémentaires ont déjà été attribués à quatre collèges, à Beaucourt, Morvillars, au collège Chateaudun et Rimbaud à Belfort, exposent les syndicats. « Et pour les autres, rien ? », tonne le syndicat FSU. « La colère des personnels est grande », continue-t-il. 

« Une arnaque »

Stigmatisation, manque de stimulation, plusieurs études s’accordent à dire que les groupes aident surtout les élèves les plus scolaires à élever leur niveau, selon un article des sociologues Marie Duru-Bellat et Alain Mingat dans la Revue française de sociologue publié en 1997. D’autres études sont carrément plus pessimistes concernant les bénéfices qu’en tirent les élèves au bon niveau. Dans le Territoire de Belfort, les délégués syndicaux sont formels : il n’y a rien à tirer des groupes de niveaux. 

Déjà, en termes de moyens. Humains. « Il n’y aura pas assez de professeurs pour assurer toutes les heures supplémentaires qu’il faut pour organiser des groupes de niveaux », expose Benoit Guyon, délégué syndical FSU et professeur de sciences économiques et sociales à Belfort. En termes d’heures également. « Il faudra rogner sur nos marges », commente le délégué syndical. En supprimant des dédoublements de classes en langues, en supprimant des options, de l’accompagnement personnalisé. 

Quant à la rotation des élèves, pour que ceux qui s’améliorent puissent grimper d’un groupe à l’autre, comme le souhaitait le ministre, les professeurs s’interrogent. « On peut considérer qu’il y a une arnaque. Déjà, en termes de moyens et d’organisation, cela paraît complexe. Et déstabilisant : pour qu’il y ait une rotation et que les groupes restent équilibrés (en nombre), il faudra que d’autres redescendent. Forcément. Comment expliquer à des parents que son enfant passe chez les moins bons ? Quelle compréhension aura-t-on ? Quel stress pour l’élève ? » 

L’inquiétude réside aussi sur le fait que les classes soient éclatées, cassant alors le travail collectif. Et sur l’organisation générale autour des tests de niveaux. Les tests sont informatisés. « Toute une semaine ne va tourner qu’autour de ça, pour que chaque classe puisse avoir accès aux ordinateurs et faire ces tests. Ce sont aussi des semaines tournées sur ces tests, où l’on ne donne finalement pas cours », détaille Benoit Guyon. 

Les syndicats souhaitent des classes avec 24 élèves maximum au collège, 20 en éducation prioritaire. Des groupes à effectifs réduits dans toutes les disciplines, mais aussi plus de personnel AESH, revalorisé. Mais pas de groupes de niveaux. « Aujourd’hui, il y a encore une forme de déni sur ce qui va arriver à la rentrée », affirme le délégué syndical avant de pénétrer dans la Dasen pour tenter de lire une déclaration préalable la réunion, qu’il boycottera, comme d’autres de ses collègues. 

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