Il y a 20 ans, un partenariat naissait entre le mouvement des entreprises de France (Medef) et le ministère des Armées au travers d’un comité de liaison défense. Avec comme rôle, l’idée de mener des actions communes pour coordonner ces deux mondes distincts. Pour renforcer cette dynamique, Emmanuel Viellard, président du comité de liaison défense pour le Medef et par ailleurs président du groupe Lisi, a pensé à décliner ce partenariat au niveau territorial pour favoriser les reconversions des militaires dans le civil. De là naît l’idée d’un club des entreprises franc-comtoises partenaire des armées. Idée qui s’est concrétisée ce jeudi 5 mai lors de la signature du partenariat entre la délégation militaire du Territoire de Belfort et le Medef, au sein du 1er régiment d’artillerie, à Bourogne.
L’enjeu de ce partenariat est de permettre aux militaires de se réinsérer après leur contrat à l’armée et créer du lien entre les entreprises de la région et les membres de l’armée. Pour améliorer l’intégration des réservistes – qui sont 215 dans le territoire – dans les entreprises, accompagner les blessés de guerre vers l’employabilité, mais aussi les militaires en fin de carrière et les conjoints de militaires, qui ont parfois beaucoup de mal à retrouver un emploi entre les différentes mutations. « Cela nous permettra d’avoir des échanges francs avec les entreprises pour employer les réservistes dans les meilleures conditions possibles, par exemple », confie le colonel Jean-François Schoonmann.
C’est aussi une mission pour la réinsertion des militaires qui finissent leur contrat après 3 ans, 6 ans ou même 21 ans et qui ne souhaitent pas continuer. « Si un jeune ne veut plus signer un contrat ou arrive en fin de contrat, on pourra l’aider à se réinsérer. Et cela motivera certainement les jeunes à venir car ils sauront qu’ils peuvent se reconvertir facilement », affirme le colonel.
« Nous avons tout à gagner de cette coopération avec le monde militaire. Nous en attendons des actions concrètes : offrir des capacités d’hébergement dans les entreprises, permettre aux réservistes d’avoir un cadre sain pour exercer leur période de réserve », explique Emmanuel Viellard. « Cela permettra aussi l’acculturation pour mieux comprendre le monde militaire et permettre aux militaires de comprendre le monde des entreprises », poursuit-il. « Effectivement, cela nous permet de faire connaître le monde de la défense », acquiesce le colonel Jean-François Schoonmann. Pour lui, l’opération est un calcul gagnant-gagnant. Pour les militaires et leur reconversion. Mais aussi pour les entreprises : « Les militaires apporteront leur expérience militaire et leurs fondamentaux que sont la discipline, le respect, la rigueur », détaille le colonel.
Un accompagnement important
Lors de la présentation du régiment, le jour de la signature de la convention, le colonel Schoonmann a détaillé l’attention portée à l’accueil et à l’accompagnement des militaires : livret d’accueil fourni dès l’arrivée pour donner des conseils, journée d’intégration, installation d’un kiosque à pizza pour les besoins des plus jeunes, remise à niveau des bâtiments pour plus de confort… L’accompagnement des militaires dès leur arrivée en régiment est vu comme essentiel par la direction. Et ce partenariat va en ce sens, pour préparer les départs.
Il est d’autant plus important de préparer l’après que 2 240 personnes sont employées entre les différentes bases, les services dédiés à internet, au médical, au service d’infrastructure de défense dans le Territoire de Belfort. En tout, il présente que ce sont aussi 384 militaires mariés et 691 enfants de moins de 18 ans. « Nous participons activement à la vie du département. Après l’hôpital Nord Franche-Comté, nous sommes le principal employeur du département », ponctue-t-il.
Si aujourd’hui le club n’en est qu’à son commencement, Emmanuel Viellard espère que le plus d’entreprises possible prendra part à l’aventure. C’est en bonne voie. « De très nombreuses entreprises ont manifesté de l’intérêt pour le projet, avant même que le club soit créé. Je suis persuadé qu’il va bien fonctionner », conclut-il.