En 2024, le parc roulant de véhicules électriques et hybride rechargeable comptait 1,6 million d’unités. Elles étaient 102, en 2010, selon Avere, association française pour le développement de la mobilité électrique. « Le passage massif à une mobilité individuelle moins carbonée, à motorisation hybride ou complètement électrifiée est jugé indispensable dans l’attente des objectifs climatiques », relève le centre national des arts et métiers (Cnam). Déjà, un marché de l’occasion commence à naître. Cela « confronte » le secteur automobile à la question de l’entretien, de la maintenance et de la réparation. Cela appelle de nouvelles compétences.
« L’électro-mobilité sera au cœur du quotidien », convient Delphine Grandjean, directrice opérationnelle du Greta Haute-Saône Nord Franche-Comté. « Nous sommes à l’écoute des territoires, des besoins des entreprises », insiste Christophe Decreuse, directeur du Cnam Bourgogne-Franche-Comté. Et comme le rappelle le directeur, il n’y a rien de pertinent, pour un concessionnaire, de démonter la batterie d’un véhicule électrique, de l’envoyer en Pologne pour la réparer et de la faire revenir. Réindustrialiser le pays passe aussi par développer ces compétences d’entretien, tout comme maintenir les formations et les compétences des enseignants à former à ces besoins.
« L’électricité, c’est l’avenir. »
C’est dans ce contexte qu’a été créée la licence professionnelle sciences, technologies, santé mention métiers de l’électricité et de l’énergie parcours Nouvelles mobilités électriques. Elle est portée par le Cnam, en partenariat avec le Greta Haute-Saône Nord Franche-Comté et le lycée Germaine-Tillon de Montbéliard, où elle est dispensée. Cinq étudiants l’ont intégrée le 9 septembre.
Les entreprises ont notifié « un besoin impérieux » de professionnels disposant de bac +3, pour avoir des techniciens. Les diplômes supérieurs existent. Il manquait un échelon. « Il faut se positionner par rapport à ce qui existe déjà dans la région », convient Christophe Decreuse. La licence est dispensée dans un établissement déjà tourné vers l’automobile. Sur 2 200 élèves, 400 sont dans une formation tournée vers l’auto indique Frédéric Carlier, le proviseur. « L’établissement est à la pointe de ces nouvelles technologies », assure-t-il, rappelant aussi les projets autour de l’hydrogène. Créer cette licence, c’est aussi conserver « les forces vives » du territoire, marqué par le déclin démographique.
Les étudiants suivent leur parcours en alternance. Ils ont en poche, tous, un BTS. Certains viennent de filières professionnelles, d’autres, technologiques. L’un est accueilli chez Nedey Automobiles, à Montbéliard, un autre chez un concessionnaire de Baume-les-Dames. Et comme le formule l’un des étudiants de la formation, Lido Malgi, conscient du potentiel : « L’électricité, c’est l’avenir. »