À Belfort, la décision de fermer la Maison du Peuple, qui abrite les syndicats, le 1er mai provoque une vive réaction du côté des organisations syndicales. Dans un communiqué commun publié ce 30 avril, plusieurs syndicats (CGT,FSU, Sud Solidaires, et Solidaires Finances Publiques) dénoncent une « atteinte symbolique aux droits syndicaux ». « C’est avec stupéfaction et indignation que nous apprenons la décision du maire de fermer la Maison des Syndicats le 1er mai prochain, journée internationale des travailleurs », poursuivent-ils. Ils rappellent que ce lieu, qui abrite de nombreuses organisations de travailleurs, constitue leur « point de ralliement essentiel » et l’endroit où est entreposé leur « matériel militant ».
Selon eux, « cette décision est particulièrement choquante en cette période où le contexte social exige plus que jamais une expression libre et démocratique des revendications syndicales ». Ils y voient « une volonté délibérée d’entraver l’action syndicale et de bâillonner les voix qui s’élèvent contre la politique actuelle du gouvernement ». Pour les signataires, il s’agit clairement d’une tentative de « voler [leur] 1er mai, date historique et fondamentale pour le mouvement ouvrier ».
Économies
Interrogé sur cette décision, le maire Les Républicains Damien Meslot répond sans détour : « Nous avons modifié le règlement pour faire des économies. Le 1er mai, il n’y a que les syndicats qui cherchent leurs matériels. Nous les avons contactés pour qu’ils viennent le chercher la veille. » Il justifie la fermeture par un souci de bonne gestion des ressources municipales : « Cette ouverture coûte de l’argent, mobilise des agents payés double alors qu’il n’y a pas d’autres activités ce jour-là. » Avec une pointe d’ironie, il réagit aux critiques syndicales : « La CGT me reproche de ne pas faire travailler les travailleurs le 1er mai, c’est un comble. »
Pour Damien Meslot, cette décision ne remet aucunement en cause la liberté de manifester : « La manifestation est autorisée, je n’entrave rien du tout, je respecte les lois sociales en ne faisant pas travailler des gens le 1er mai. » Il conclut : « On fait des économies là où on peut, c’était une économie facile qui ne baisse pas le service à la population. »
Malgré cette fermeture, les syndicats maintiennent leur appel à la mobilisation ce mercredi. Ils assurent que leur « détermination reste intacte » et appellent « tous les travailleurs et travailleuses à se mobiliser massivement pour défendre [leurs] droits et [leurs] libertés syndicales ».