Les enseignants d’un lycée de Pontarlier (Doubs) ont organisé jeudi une “journée blanche” pour protester contre la modification par le rectorat de Besançon d’une sanction contre deux élèves qui avaient harcelé un camarade, a-t-on appris auprès des enseignants.
(AFP)
Les enseignants d’un lycée de Pontarlier (Doubs) ont organisé jeudi une “journée blanche” pour protester contre la modification par le rectorat de Besançon d’une sanction contre deux élèves qui avaient harcelé un camarade, a-t-on appris auprès des enseignants (MAJ le 21/02/2020 à 8h).
Ces deux élèves de première avaient été sanctionnés en décembre par le conseil de discipline du lycée général et professionnel Xavier-Marmier de Pontarlier, après la dénonciation d’un cas de harcèlement dans le cadre de l’internat de l’établissement, a déclaré à l’AFP Claude Cuenot, enseignant et délégué du Snes (Syndicat National des Enseignements de Second degré).
L’un avait été définitivement exclu du lycée, le second, dont l’implication était moindre, avait été exclu uniquement de l’internat. À la suite du recours des parents, le rectorat a “partiellement invalidé la décision du conseil de discipline”, selon Claude Cuenot, ce qui est “une lourde dénégation du travail fait par l’équipe”.
À la suite du recours des parents, le rectorat a “partiellement invalidé la décision du conseil de discipline”, selon Claude Cuenot, ce qui est “une lourde dénégation du travail fait par l’équipe”. “Ce n’est pas désavouer le travail des enseignants, c’est graduer la sanction et fonction du cadre réglementaire”, en prenant en compte que les faits étaient circonscrits à l’internat, a réagi le rectorat, qui avait requalifié la sanction du premier lycéen en exclusion de l’internat (mais pas des cours) et celle du second en exclusion de l’internat avec sursis.
1 500 élèves absents lors de la "journée blanche"
Lors de la “journée blanche”, jeudi, les enseignants ont appelé les parents à ne pas emmener leur enfant au lycée en signe de soutien et ont pris en classe les élèves présents pour discuter du harcèlement, du respect de l’autre, du civisme ou encore des valeurs de la République. Près de la moitié des 1 500 élèves de l’établissement étaient ainsi absents.
En revanche, “nous ne réclamons pas de sanctions supplémentaires, les choses sont terminées”, précise Claude Cuenot. La mère de la victime de 16 ans a expliqué sur le site de France 3 Bourgogne-Franche-Comté le “cauchemar” vécu par son fils: matelas souillé d’urine, lit cassé, affaires volées, objets jetés à la figure, photos volées et diffusées sur les réseaux sociaux. “En échec scolaire”, il “parlait de suicide” avant de trouver le courage de dénoncer les faits, confie-t-elle. “Tout de suite, (les membres de l’équipe encadrante) ont été à l’écoute. Ils ont été géniaux et ont très vite réagi”. Mais “les harceleurs de mon fils vont réintégrer l’établissement”, il est “très stressé” et il a “peur que ça recommence”, fustige cette femme qui a “peur que si ça se représente, il ne dise rien”.
“La commission académique d’appel a encouragé l’élève exclu de l’internat à se scolariser dans un autre établissement, ce qui est actuellement le cas”, a rassuré le rectorat. La “priorité”, c’est “la victime, lui apporter l’aide dont elle a besoin”, a-t-on insisté. Mais c’est aussi “accompagner la personne qui a commis les faits de harcèlement pour qu’elle puisse les comprendre et ne pas les réitérer”, a-t-on ajouté.