Interpellés le 2 avril sur instruction du procureur de la République Paul-Édouard Lallois, les six hommes avaient été placés en garde à vue avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire. Le parquet avait sollicité leur comparution immédiate ce 8 avril, estimant nécessaire une réponse pénale « rapide » et « ferme » face à des faits qu’il juge « hautement inconcevables », commis par une « horde de sauvages ». Mais les prévenus ont demandé un délai pour préparer leur défense, comme le droit leur en donne la possibilité.
Les faits remontent au 14 février. Alors que le FCSM perd un match contre Nancy (0-1), des supporters débordent, arrachent des sièges, dégradent le stade Marcel-Picot. Au retour de leur déplacement en bus, des violences éclatent entre une cinquantaine d’ultras affiliées à la TNS et une quinzaine de policiers (lire ici). Des débordements survenus en mai 2024, cette fois à l’issue d’un match à domicile contre Versailles, devraient également être évoqués à l’audience.
En attendant le procès, les six supporters – âgés de la vingtaine à la cinquantaine – restent placés sous contrôle judiciaire. Ils sont interdits de stade et de ses abords jusqu’à la fin de la saison. Ils doivent également pointer chaque vendredi entre 17h et 19h à la gendarmerie. Le supposé meneur du groupe a, en plus, l’interdiction de tout contact avec les autres membres de la Tribune Nord. Aucun des prévenus n’était connu de la justice pour des faits similaires. Ils encourent jusqu’à trois ans de prison ferme et cinq ans d’interdiction de stade.
« La sanction est déjà tombée pour eux »
Lors de l’audience, le procureur a souligné la gravité des faits : « Nous sommes passés à deux doigts d’un drame. C’est un miracle qu’il n’y ait pas eu de dommages irréversibles. » Pour lui, la justice doit désormais « préserver les matchs à venir, ici comme à l’extérieur ». Et de conclure, en filant la métaphore footballistique : « La justice a sifflé la fin du match, la fin de saison pour ces individus. »
Me Rey-Demaneuf, avocate de l’un des prévenus insiste sur la nature de la sanction déjà en cours : « Pour des passionnés, être privés de stade jusqu’à la fin de la saison, c’est déjà une lourde peine. Cela leur permet de mesurer la gravité des faits reprochés. » Elle précise que son client « conteste les faits de violences et de hordes ». « Là, nous n’avons pas une horde, mais six prévenus, qui ne sont sans doute pas les plus actifs. »
« On plaidera la relaxe car de toute façon, la sanction est déjà tombée pour eux », précise-t-elle encore.
Dans le détail, les six supporters sont poursuivis pour participation à un attroupement, participation à un attroupement armé, violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique, dégradations et rébellion en réunion.