CGT, CFDT, CFE-CGC, FO, CFTC, FSU, Solidaires, Bloquons tout, LFI : les drapeaux des mouvements syndicaux et politiques étaient nombreux ce jeudi matin devant la Maison du Peuple de Belfort pour la troisième manifestation organisée depuis la rentrée scolaire. Si le nombre de manifestants était en baisse (750 selon la police, plus de 1000 selon les syndicats) par rapport à la dernière manifestation, la motivation restait la même. Les syndicats ont été rejoints à 10 h sur le parvis de la Maison du Peuple par un cortège de lycéens, qui ont pris la tête de la manifestation. Partis vers 10 h 15, les manifestants ont cheminé par le faubourg des Ancêtres, le pont Carnot, le quai Vallet, l’Atria, la place d’Armes et la préfecture où une prise de parole intersyndicale a été organisée. Les lycéens ont fait leur propre cortège à partir de l’Atria.
« Aucune réponse depuis le 18 septembre »
Devant la préfecture, l’intersyndicale a déploré que « aucune réponse » n’ait été apportée depuis la manifestation du 18 septembre. Les syndicats estiment que le budget de François Bayrou n’est pas remis en cause, craignent une année blanche, réclament des moyens pour les services publics et non « au profit des ultra-riches et des entreprises du CAC 40 ». « Nous exigeons le partage avec ceux qui produisent (…) On a déjà assez payé pour la dette ». Ils ont dénoncé les « plans sociaux chez Auchan, GE et SMRC » et réclamé plus de justice fiscale et des moyens pour la transition écologique.
« Macron en prison », ont scandé des manifestants au terme de la prise de parole.
Plus tôt dans la matinée, les représentants de Bloquons tout, lors d’un arrêt devant le collège Rimbaud, faubourg des Ancêtres, ont réclamé une hausse du SMIC, la revalorisation des petites retraites, la hausse des points d’indices dans les conventions collectives. « Nous exigeons la fin de la guerre sociale (…). Nous sommes presque tous dans le même bateau, » s’est exclamé l’orateur en incluant artisans et patrons de petites entreprises. Autre exigence : « une politique étrangère forte en faveur de la paix dans le monde ».
Slogans : l’imagination au pouvoir
Les slogans brandis sur des cartons par les manifestants reflétaient aussi la colère, tout en révélant une sacrée créativité. A commencer par « En haut des couilles en or, en bas, des nouilles encore ».
« Bienvenue en lacrymocratie », sans doute en référence au bombes lacrymogènes utilisée lors des dernières manifestations pour bloquer les manifestants qui voulaient entrer dans le centre Leclerc ou se rendre sur l’autoroute.
Côté lycéens : « Désolé pour le rangement, mais nous essayons de sauver notre avenir » ou « Parcours SUPression ». Ou encore : « Nos voix comptent, pas seulement les notes ».
Et derrière la voiture bardée d’affiches et de drapeaux CGT, l’ambiance était à la danse avec le groupe de danse les Rosies: « Il est temps d’aller danser, c’est notre façon de manifester ». Les Rosies sont un collectif militant « sans étiquette sauf celle de l’association Attac qui a lancé les Rosies en France lors des manifestations contre la réforme des retraites en 2023 ».
A midi, une opération escargot a été organisée sur l’autoroute en direction de Montbéliard, afin de rejoindre les manifestants du pays de Montbéliard vers les usines Peugeot.