Clara Janssen
Il y a quatre ans, au moment de la crise sanitaire, Adeline Monneret a voulu changer de vie. Après une ancienne carrière aux multiples facettes, de professeur à chargée de mission en développement économique, elle arrête tout. Son rêve, avoir sa propre entreprise. « J’ai toujours voulu avoir des animaux », se remémore-t-elle, alors qu’elle se dirige vers ce qu’elle appelle le « tunnel ». Une ferme lumineuse et aérée, qu’elle a construite avec son mari en deux mois, avec l’aide d’un constructeur qui était présent sur le chantier pendant trois jours.
La grande porte de ce domaine de 268 m2 s’ouvre. L’odeur des chèvres embaume la ferme et chatouille les narines. A l’entrée, un tracteur vert cache légèrement l’espace de traite, tout aménagé avec du bois coupé sur le domaine.
Au total, Adeline a une exploitation de 33 chèvres et deux boucs. Dans le futur, grâce à l’exploitation d’une forêt, les chèvres pourront s’y balader librement. Un border collie sera à leur trousse, car lors des sorties, « elles restent ensemble mais elles vont où elles veulent », raconte l’éleveuse en riant.
Elle a choisi d’élever des chèvres de Lorraine car « elle ne demande pas grand-chose et la race est menacée de disparition ». Adeline explique avoir eu « une attirance pour cet animal un peu farceur. Si y a une bêtise à faire, elles ne vont pas attendre longtemps », ajoute-t-elle, toujours rieuse. Chacune d’entre elles a son propre prénom et possède une étiquette. Celle-ci représente leur numéro d’identification. « Ce système est réglementaire », détaille t-elle.
Un projet en fin de construction
« On a acheté le terrain au-dessus de chez nous », raconte la jeune entrepreneuse. L’opportunité s’est présentée, alors que le couple ne souhaitait pas déménager. Après sa décision de reconversion, ils ont pris deux ans pour rencontrer des éleveurs, afin de mieux connaître le quotidien de ces professionnels et pour savoir si le projet était faisable chez eux. Adeline a par la suite suivi un an de formation de brevet professionnel responsable d’entreprise agricole (BPREA) à Vesoul.
Le projet se construit petit à petit. Une fromagerie va être mise en place. Elle sera prête pour avril et les clients pourront venir chercher leur produit. Soit au sein de la boutique qui se trouve au rez-de-chaussé de leur maison ou dans la remorque à pizza que possède Michaël Monneret, son mari, avec la possibilité de passer des commandes directement sur leur site web.
Cela ne fait que depuis septembre que les chèvres de Lorraine sont arrivées à Echavanne. Grâce à leur lait, l’éleveuse va réaliser deux types de fromage de chèvre : du crottin et de la bûche. Des yaourts nature ou sur lit de confiture seront également mis en vente. Des produits bio, qu’elle réalise entièrement toute seule.
Dans la ferme, on aperçoit le ventre arrondi de plusieurs chèvres. Elles sont plusieurs à être en ce moment en gestation et les premières mises bas arriveront fin février. Elles sont peut-être même enceinte de plusieurs chevreaux. « Ce sera la surprise », sourit Adeline.
Les petits seront élevés par leur mère pendant quatre mois le temps du sevrage naturel. Après les chevreaux seront destinés à être envoyés à l’abatoire. Pour eux, « c’était important de tout assumer jusqu’au bout, mais toujours dans le respect de l’animal ».
Pour aller encore plus loin dans le projet, le couple projette d’accueillir des classes pour leur faire découvrir le monde de l’élevage. Installer une « tiny-house » fait également partie des envies de ce couple. Pour y faire un logement Airbnb. L’objectif, serait que les locataires de cet hébergement fassent leur propre fromage et repartent avec à la fin de leur séjour. Des portes ouvertes pour la ferme sont prévues au mois d’avril – mai.
Lien vers leur site à retrouver ici.