Alain Cocq, qui souffre d’une maladie incurable et a interrompu depuis quatre jours tout traitement et alimentation, a été transféré au CHU de Dijon lundi soir pour bénéficier de soins palliatifs “parce qu’il souffrait trop”, a rapporté mardi sa mandataire.
(AFP)
Alain Cocq, qui souffre d’une maladie incurable et a interrompu depuis quatre jours tout traitement et alimentation, a été transféré au CHU de Dijon lundi soir pour bénéficier de soins palliatifs “parce qu’il souffrait trop”, a rapporté mardi sa mandataire.
“Je suis désolé mais j’ai besoin de sérénité pour partir, en paix, sans souffrance“, a déclaré M. Cocq à Sophie Medjeberg, avocate et vice-présidente de l’association Handi-Mais-Pas-Que, désignée comme mandataire par le Dijonnais pour l’assister dans sa fin de vie. Cette dernière a indiqué à l’AFP que M. Cocq a “été hospitalisé hier (lundi) soir après une intervention du Samu”, confirmant une information de la radio RTL.
Mme Medjeberg avait dans un premier temps confié qu’elle craignait que le malade eut été transporté et soigné contre sa volonté. Mais ce dernier lui a confirmé au téléphone qu’il s’agissait de sa propre décision, et qu’il avait réclamé des soins palliatifs. “Il a bien récusé le refus de soins. Il souffrait trop, c’était trop dur. Il souhaite toujours partir mais dans un processus sans souffrance. C’était trop difficile”, a déclaré Mme Medjeberg. Mme Medjeberg n’était pas en mesure de préciser mardi soir si M. Cocq était de nouveau nourri et hydraté par les médecins.
Contacté par l’AFP, le CHU de Dijon n’était pas immédiatement disponible pour commenter ces informations. La mandataire de M. Cocq avait contacté le médecin traitant du malade lundi soir pour lui demander de prodiguer des soins de confort après que l’auxiliaire de vie qui accompagne M. Cocq eut constaté qu’“il était délirant, avait de la mousse aux lèvres et du sang dans les selles”. Ce n’est qu’après coup que cette dernière a appris son transfert au CHU de Dijon. Malgré la confirmation de M. Cocq, Mme Medjeberg reste convaincue “qu’on l’a aidé à prendre cette décision”, même si elle affirme “respecter son choix”. En “phase terminale depuis 34 ans”, comme il l’affirme,
M. Cocq souffre d’une maladie génétique rare et très douloureuse qui bloque ses artères. Faute d’avoir obtenu du président Emmanuel Macron une injection de barbituriques “à titre compassionnel” pour abréger ses souffrances, il avait décidé de se laisser mourir chez lui, cessant tout traitement, alimentation et hydratation depuis vendredi soir. Il avait souhaité retransmettre son agonie en direct sur Facebook pour tenter de faire évoluer la législation sur la fin de vie, mais le réseau social a bloqué la vidéo samedi matin. La loi Claeys-Léonetti sur la fin de vie, adoptée en 2016, n’autorise la sédation profonde que pour les personnes dont le pronostic vital est engagé “à court terme”. Ce que M. Cocq ne peut prouver.