Khaled Nikzad
« En traversant les routes de migration clandestines, je suis passé de l’Afghanistan à l’Iran, puis de l’Iran à la Turquie. Tout ça, à pied. Pour finalement atteindre l’Europe », raconte-t-il, mercredi 6 décembre, dans son studio prêté par Adoma, à Belfort. Sur la route, il a frôlé la mort à plusieurs reprise.
Dans une interview accordée au Trois, Moshtaq déclare : « Sur la route de la Turquie vers l’Italie qui devait faire six jours, le navire est tombé en panne. De l’eau a commencé à rentrer dans le bateau. » Il a fallu attendre plus d’une journée, pour qu’un mécanicien sur place réussisse à faire repartir le bateau. « Nous allions mourir, nous avons tous pleuré, c’est un souvenir amer que je n’oublierai jamais », se remémore-t-il. Un souvenir qui a coûté à chaque passager 10 000 euros, pour cette traversée dangereuse.
Selon lui, traverser le chemin difficile de l’immigration est un enfer, mais il a été contraint de quitter l’Afghanistan par peur pour sa vie. « Aujourd’hui, si on me donnait des milliards d’euros pour traverser, je ne le referais plus. Et je ne conseille à personne en Afghanistan de le faire », témoigne-t-il. L’ancien policier afghan a décidé de venir en France après son arrivée en Italie. Moshtaq Sayar , désormais résident politique en France, habite à Belfort.
Pourquoi a-t-il choisi la France ? « Je suis venu en France parce qu’elle accepte les immigrés. J’ai pu trouver un emploi ici et m’intégrer plus rapidement dans la société. » Il travaille depuis six mois dans la boulangerie du Lion aux Glacis et fait vivre sa famille en Afghanistan grâce à ses revenus.
Moshtaq remercie le gouvernement français d’avoir accepté sa demande d’asile.
Après l’arrivée des Talibans en Afghanistan, des milliers de citoyens, notamment d’anciens membres des forces de sécurité, ont été contraints de quitter leur pays.
Les Talibans ont annoncé une amnistie générale en août 2021 mais sur la base du rapport des organisations internationales, les Talibans ont torturé, arrêté et tué d’anciens soldats afghans.
