À la maison des syndicats d’Audincourt, le nouveau bureau de l’union locale de la CGT dans le pays de Montbéliard se tient prêt à exposer ses ambitions. La nouvelle secrétaire générale, élue par congrès le 5 décembre dernier, distribue un papier, où sont regroupés les principales volontés du groupe. Une feuille de route pour les années à venir qui comprend de « réorganiser la lutte de classes des entreprises », mais aussi d’engager « un rapport de force ». À l’oral, les volontés sont claires : plus tracter, se montrer le plus possible, apporter des conseils aux salariés, porter leur revendication et leur faire savoir qu’ils ont des droits « car aujourd’hui beaucoup de salariés ne le savent plus ».
Il faut, aussi, reconsolider l’implantation, insiste Rim Jaworski, nouvelle secrétaire générale. « Il y a plusieurs endroits où il y a aujourd’hui des déserts syndicaux », comme à Pontarlier ou Baume-les-Dames. Il n’est pas aisé de construire une section car « beaucoup d’employeurs font pression, menacent lorsqu’une section CGT veut être créée », expose-t-elle encore.
Pour autant, cela reste important, « nécessaire », car « il y a beaucoup plus de personnes en difficulté quand il n’y a pas d’organisation syndicale ». « Les salariés ont besoin des organisations syndicales pour faire valoir leurs droits, plus que jamais », poursuit-elle.
Difficulté d'exercice
Les membres du bureau détaillent les pratiques qu’ils remarquent de plus en plus dans les entreprises : sanctions disciplinaires en pagaille, mise à pied conservatoire « généralisée sans aucune base » qui peuvent faire peur, alors qu’elle génère une perte totale de salaire. Le bureau syndical, composé de deux femmes et quatre hommes, remarque aussi qu’il ait plus difficile de mobiliser les salariés pour les grèves, justement par peur des représailles. « Déjà pour les contractuelles qui ont peur de ne pas voir les contrats se renouveler. Mais aussi pour les autres, qui ont peur des représailles. »
Réorganiser la lutte des classes dans tous les secteurs du travail est le leitmotiv de la CGT qui estime que dans le paysage local il faut rester vigilant « notamment en termes d’emploi et de pouvoir d’achat, avec le donneur d’ordre Stellantis, où ses décisions ont un impact direct dans l’économie du pays de Montbéliard, dans les entreprises sous-traitantes mais aussi indirectement dans les commerces, l’éducation, les collectivités, etc… ».
Pour mieux faire, il faut « plus tracter », engager « un rapport de force » car « le rapport de force qu’on exerce nous protège et nous fait acquérir de nouveaux droits », détaille Aurore Boussard. Une première manifestation devrait avoir lieu le 21 janvier contre la nouvelle loi immigration « pour montrer que ce n’est pas ça la France ».
Le nouveau bureau est composé de Rim Jaworski, secrétaire générale, d’Aurore Boussard (Stellantis), chargée de la vie syndicale, d’Eric Nappiot (Forvia), chargé de la formation, de Roland Mathieu, chargé de la politique financière (Forvia également). De Franck Plain (Stellantis) et de Paul Christmann (Peugeot Motocycles), tous deux chargés du conseil aux salariés.