(AFP)
“Madame Loupiac, veuve du docteur Loupiac, a saisi le doyen des juges d’instruction en déposant une plainte contre X avec constitution de partie civile, pour des faits d’homicide involontaire et de non assistance à personne en danger”, a précisé Lionel Pascal. Cette plainte a été déposée en janvier dernier.
Le Dr Loupiac, 60 ans, exerçait à l’hôpital de Lons-le-Saunier. Il avait été l’un des premiers soignants tués par le coronavirus. Celui qui était aussi délégué de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf) dans le Jura avait voulu aller se faire soigner dans le service du professeur Didier Raoult : il était décédé dans un service de réanimation à Marseille.
Claire Loupiac avait déjà déposé une plainte contre X pour “homicide involontaire” et “mise en danger de la vie d’autrui” après la mort de son mari, en août 2020. Mais l’enquête préliminaire diligentée par le parquet de Lons avait été classée sans suite en juillet 2022.
L’avocat de la famille, Me Antoine Vey, a saisi le doyen des juges d’instruction du tribunal judiciaire de Lons-le-Saunier début 2023, pour relancer la procédure. “L’ouverture de cette information judiciaire est un petit soulagement pour moi”, a expliqué à l’AFP Claire Loupiac. “Malgré les preuves, j’avais l’impression qu’il ne s’était rien passé. On laissait l’affaire sans suite. Mon mari était contaminé, je sais comment ça s’est passé. On voulait l’occulter, l’ignorer. Donc c’est un soulagement car une enquête et des expertises vont pouvoir débuter et je veux avoir la vérité: qui sont les responsables de la mort de mon mari ?”
Mme Loupiac estime que son mari avait été contaminé par le virus sur son lieu de travail, sa famille étant confinée. Elle dénonçait lors de sa première plainte des “manquements aux obligations de sécurité qui incombaient à l’hôpital” ainsi que “l’absence de protections adéquates des soignants”, qui ne disposaient pas d’assez de masques FFP2.
Le centre hospitalier, tout en faisant part de sa “sollicitude” à l’égard de la famille du médecin, estimait quant à lui avoir pris des mesures suffisantes, soulignant que moins de 25 agents sur 1 450 avaient été diagnostiqués positifs au Covid-19, soit moins que la moyenne estimée de la population générale.