Une voiture banalisée de la police nationale a été incendiée, dans la nuit de lundi à mardi, juste devant le commissariat, en vieille ville, à Belfort. L’auteur a pris la fuite. Une enquête est en cours.
Une voiture banalisée de la police nationale a été incendiée, dans la nuit de lundi à mardi, juste devant le commissariat, en vieille ville, à Belfort. L’auteur a pris la fuite. Une enquête est en cours. Et des CRS arrivent en renfort. – Mis à jour le 22 avril 07 h 03.
Une voiture banalisée de la police nationale de Belfort a été incendiée dans la nuit de lundi à mardi, devant le commissariat, rue du Manège. Vers 2 h 30, un individu a brisé une vitre du véhicule et y a mis le feu. Est-ce un cocktail Molotov ? C’est fort possible, mais rien ne le confirme actuellement confirme une source proche du dossier. D’autres sources n’ont aucun doute sur l’engin incendiaire utilisé. « Cela s’est vite embrasé », confie-t-on au Trois pour appuyer cette thèse. L’incendie a détruit entièrement le véhicule. Le commissariat n’a pas été endommagé. Mais cette action est du jamais vu, même si un cocktail Molotov a été lancé dans la cour du commissariat, au mois de mars, sans faire de dégâts, comme le rappelle L’Est Républicain. Une information confirmée au commissariat.
« L’individu a [ensuite] pris la fuite sur une moto avec quelqu’un qui l’attendait », confirment les services de police. Une dizaine de minutes avant les faits, la voiture d’un particulier a été incendiée dans le quartier des Résidences. « Pour faire diversion ? » questionne un policier. Une enquête est ouverte et doit le déterminer.
« La tension augmente »
« On sent que la tension augmente depuis quelques jours », reconnaît un policier. Les contrôles et les verbalisation, liés au respect des mesures de confinement, sont mal vécus. Il y a des « insultes » et des « regroupements », apprend-on auprès de la police. Les policiers ont subi des caillassages dans la nuit du 16 au 17 avril. Cette présence policière renforcée doit gêner « certains trafics », estime une source connaissant le dossier. « C’est un tout », poursuivent les services de police, estimant que c’est le jeu d’une minorité. « Elle fait l’amalgame et estime que ce sont les policiers qui empêchent de sortir ».
« Malheureusement, la connerie n’a pas de masque », tance de son côté le syndicat de police Alliance, dans un tract du bureau régional, diffusé en fin de matinée. « La sécurité, les policiers en sont garants », poursuit le document, qui appelle : « Halte à la haine anti-flic. » À l’échelle nationale, le syndicat déplore que « le confinement ne s’applique pas à tous », écrit-il dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner. « Dès le début du confinement, l’émergence de violence à Chanteloup, Saint-Denis, Creil et plus récemment Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), poursuit la lettre, semble avoir laissé la place à un embrasement quotidien pour les policiers. » Pour certains, l’évènement belfortain serait un écho aux heurts de Villeneuve-la-Garenne, après l’accident samedi d’un motard impliquant la police et dont les circonstances demeurent floues rappelle l’Agence France Presse. Dans le Grand Est, quatre personnes ont été interpellées dans la nuit de lundi à mardi après des échauffourées survenues malgré le confinement dans deux quartiers de Strasbourg. « Il faut une certaine détermination pour venir devant un commissariat en pleine nuit comme cela, souffle toutefois la délégation départementale du syndicat Alliance. C’est inquiétant. »
« Depuis quelques jours, dénonce de son côté Damien Meslot, maire de Belfort, un petit groupe d’individus, ultra minoritaire, multiplie les actes de violence urbaine dans le quartier des Résidences. » Le maire demande au préfet « de renforcer les moyens alloués à la police nationale sur Belfort afin de faire cesser ces agissements pour protéger la sécurité. » La préfecture du Territoire de Belfort a justement demandé et obtenu un renfort. De sources concordantes, on confirme l’arrivée d’une demi-compagnie de CRS ce mardi soir.