Par Khaled Nikzad
Depuis septembre, un partenariat est né entre l’Esta et la Croix-Rouge sous la forme d’une distribution alimentaire organisée par et pour des étudiants. Il y a quelques mois, un formulaire a été envoyé à plusieurs établissements en lien avec les étudiants (écoles, universités, Crous) pour déterminer le nombre d’étudiants dans le besoin. Même s’ils ne sont pas nombreux à Belfort, ils sont un nombre important à être dans une situation de précarité, estiment les organisateurs. Houda Alkma, étudiante en situation de précarité, témoigne : « Cette année, je néglige les produits qui ne sont pas vitaux, comme le chocolat en poudre. J’ai aussi changé mes habitudes pour cuisiner. Je ne prends plus de produits frais et je préfère prendre des plats cuisinés pour économiser du gaz. »
Ce 11 décembre, elle se rend à la distribution de denrées alimentaires qui a été organisée. « Ca me permet de me soulager financièrement pour me nourrir correctement », explique-t-elle. C’est la deuxième fois qu’une distribution est organisée. Lors de la première, une vingtaine d’étudiants sont venus. Cette fois-ci, ils étaient plus de 40. L’objectif est de permettre aux étudiants de se nourrir, d’avoir des produits d’hygiène, mais aussi de comprendre qu’il ne faut pas avoir peur du regard des autres lorsqu’il y a des besoins. Alexis Zhu, étudiant à l’Esta et bénévole pour la distribution complète : « Comme nous sommes aussi étudiants, nous le vivons aussi. Nous sommes aussi parfois dans des situations de précarité. Cela permet aux étudiants qui viennent chercher des denrées de ne pas avoir honte car ils voient qu’ils ne sont pas seuls, que des étudiants aident les étudiants. C’est d’ailleurs pour ça que la Croix-Rouge a fait appel à nous.» Céline Garnier, présidente de la Croix-Rouge complète : « En deux semaines, on a quasi doublé le nombre d’étudiants. Ils ont moins de revenus qu’une personne lambda et tout augmente : les études, les factures. Alors on a pensé à eux. C’est un nouveau projet adapté à leurs horaires : 20h-22h. On espère que ça va perdurer.»
Durant la soirée, plus d’une quarantaine d’étudiants sont venus récupérer des denrées alimentaires au 43 rue François-Lebleu à Belfort. Selon une enquête, 76% des étudiants ont un « reste à vivre » de moins de 100 € par mois, soit l’équivalent de 3,33€ par jour. Ainsi, une majorité d’entre eux restreint son alimentation pour des raisons financières.