Finis le générateur diesel pour alimenter la préfecture en cas de panne, ou de travaux sur le réseau. Depuis début octobre, elle est désormais alimentée par un générateur à hydrogène produit par la PME H2SYS. Dissimulée derrière un portail en fer, l’infrastructure est imposante. Cette infrastructure : c’est Tythan. Un générateur d’une puissance de 100 kW, capable d’alimenter un poste de secours pour des hôpitaux ou des datacenters, afin de remplacer des générateurs diesel, en cas de panne de courant. Capable, aussi, d’alimenter de gros chantiers isolés, qui demandent d’importantes puissances.
« Le générateur communique et prévient en cas de panne », explique Sébastien Faivre, président-directeur général d’H2SYS. C’est le cas : pour démontrer l’efficacité, une simulation de coupure a lieu ce mardi 18 octobre. Dans la minute, un message est envoyé aux services de la préfecture. Et le générateur se met en marche. « Thytan permettra de secourir l’ensemble de la préfecture dans le cas d’une panne météo, ou pour permettre l’intervention d’Enedis », détaille-t-il.
Montrer les usages
Cette installation permet « de donner à voir les usages de l’hydrogène », expose le préfet du Territoire de Belfort, Raphaël Sodini. « Nous sommes certainement la première préfecture à avoir un tel équipement », plaisante-t-il.
Sébastien Faivre complète en souriant : « Cela me fait bondir quand j’entends que l’hydrogène est l’énergie du futur. Non, c’est celle du présent. Voici la preuve »,en pointant du doigt Thytan. Et le système est au point : le générateur fonctionne avec une pile à hydrogène et une batterie. « En fonction des besoins, il utilise l’un ou l’autre. Et les batteries se rechargent en même temps que Thytan fonctionne, pour la prochaine panne », est-il expliqué.
Une fois que la panne est résolue, le re-basculement sur le réseau se fait en 5,6 minutes, le temps de vérifier que le réseau est stable. Mais en cas de continuité de la panne, le générateur est conçu pour tenir entre 24 et 36 heures, grâce à quatre cadres contenant en bouteille 60 kilos d’hydrogène.
« L’investissement d’avenir n’est pas une option »
Le Plan 2030. 54 milliards d’euros au national. 41,5 millions d’euros en Bourgogne-Franche-Comté sur trois ans. Ce mardi, à la préfecture, Raphaël Sodini, accompagné de plusieurs représentants de l’Etat, a présenté ce plan pour inciter les acteurs locaux à déposer des dossiers pour répondre à des appels à projet. « L’investissement d’avenir n’est pas une option », a-t-il insisté lors de ce moment. Dans la veine d’H2SYS, qui crée des solutions pour exploiter l’hydrogène, le plan a pour but de décarboner l’industrie au maximum, et d’investir dans l’hydrogène et les voitures électriques quand c’est envisageable. Avec des aides pouvant aller jusqu’à 50% pour des projets compris entre 150 000 euros et 1 million d’euros.