Nadia Hai, ministre déléguée chargée de la Ville s’est rendue au centre culturel et social Bellevue, à Belfort, ce lundi 27 septembre, pour échanger et dresser un premier bilan des initiatives de la « Cité de l’emploi ».
Nadia Hai, ministre déléguée chargée de la Ville s’est rendue au centre culturel et social Bellevue, à Belfort, ce lundi 27 septembre, pour échanger et dresser un premier bilan des initiatives de la « Cité de l’emploi ».
En 2020, la Cité de l’emploi à Belfort part d’un constat. Plus de 30% des personnes en quartier prioritaire sont au chômage. Pourtant, les offres ne manquent pas. Dans le bâtiment, notamment. « Un manque de relai entre les acteurs », explique Francis Voelin, président de la CAPEB et acteur de l’un des dispositifs mis en place par la Cité de l’emploi. La priorité ? Cibler des profils éloignés de l’emploi et « qui ont besoin que l’on aille les chercher », comme l’explique la ministre lors de la table ronde.
« On a été cherché des publics spécifiques. Qu’on savait dans le besoin », explique Olivia, coordinatrice du projet expérimental développé par la Cité de l’emploi. En premier lieu, les décrocheurs du système scolaire. Mais aussi les jeunes qualifiés demandeurs d’emploi, qui ne trouvent pas dans leur branche. Puis les familles monoparentales et notamment les femmes seules avec des enfants.
« La première de nos missions a été de leur redonner confiance »
Plusieurs dispositifs ont été mis en place par la Cité de l’emploi belfortaine. Les publics ciblés bénéficient d’une formation de plusieurs mois d’accompagnement, grâce à un important réseaux de partenaires associatifs qui propose des ateliers. Théâtre, coaching, leçons de style pour être paré pour les entretiens, parrainage, interventions de personnes de différents corps de métiers… Fabrice Claudel, ancien commandant de bord Air France a proposé ses services pour emmener des jeunes voler en planeur : « Il est important de bâtir un lien de confiance avec ces jeunes, qu’ils se sentent importants. Dans ce cadre, je vais leur partager ma passion d’instructeur planeur. Je vais les emmener vivre quelque chose de puissant », explique le pilote. Le but de tous ces ateliers : leur redonner l’envie, la motivation, la confiance et les guider vers un métier qui pourra leur plaire.
L’étape suivante, c’est le service civique « Mon emploi c’est mon choix », d’une durée de 6 mois, qui a permis à 9 jeunes de la formation, âgés de 17 à 23 ans et issus de quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), d’être accompagnés dans le développement de leur projet professionnel. Après la table ronde, la ministre constate : « Il est important que les jeunes soient bien orientés. Mais pour ça, il faut partir de leurs envies. » Les témoignages des différents jeunes présents montrent que ce n’est souvent pas le cas. Yessin, 17 ans, raconte : « Je voulais être dans le numérique. On ne m’a pas pris au sérieux et on m’a dirigé vers l’électricité. Ça ne me plaisait pas. Ce n’était pas du tout ce que je voulais faire. Au bout de 4 mois, j’avais lâché. Sauf que derrière, je n’avais plus rien », raconte le jeune homme. Aujourd’hui bénéficiaire de la formation dite « expérimentale » de la Cité de l’emploi, il se voit intégrer la Web academy, comme deux collègues à lui quelques mois auparavant.
La question des entreprises
Après avoir assisté à une première table ronde avec les jeunes bénéficiaires de formations pour se rediriger vers l’emploi, Nadia Hai a rencontré les acteurs du projet de formation « gros-œuvre », né d’un partenariat entre la Cité de l’emploi, l’AFPA, la CAPEB, ARIQ BTP et d’autres entreprises et structures d’insertion. Un dispositif qui vise à construire des ponts entre les demandeurs d’emplois et les offres. Le secteur du BTP est « particulièrement en tension », explique Francis Voelin, président de la CAPEB. « Et pourtant, on peine à trouver des jeunes », ajoute-t-il.
Le partenariat entre tous ces acteurs a permis de mener un projet de formation « découverte ». 8 jeunes ont découvert pendant 16 semaines, de mai à septembre, les différents métiers du BTP. Entre formations intensives et périodes d’immersion. La Cité de l’emploi a permis de faire le lien entre les jeunes, parfois mal informés sur les possibilités d’emplois qui sont possibles, et les entreprises, en mal de salariés. La ministre le déplore : « Il y a un vrai manque de relais malgré tout ce qui est mis en place. La mise en place de ponts doit encore s’intensifier pour permettre aux jeunes de QPV de comprendre les solutions qui s’offrent à eux. Il faut plus de promotion de la part des missions locales et de pôle emploi. »
Les cités de l’Emploi, c'est quoi ?
La Cité de l’emploi de Belfort couvre 5 quartiers prioritaires de la politique de la Ville de Belfort (Résidences le Mont, Glacis du Château, Bougenel-Mulhouse, Dardel-La Méchelle). Elle réunit un collectif d’acteurs institutionnels et associatifs et propose une collaboration avec les opérateurs de l’emploi (mission locale, pôle emploi). Toutes les actions sont pilotées en coordination avec le préfet, pour créer des ponts avec l’Etat. La Cité de l’emploi belfortaine vise à garantir aux résidents des quartiers prioritaires les mêmes opportunités d’insertion et le même accès à l’information qu’au reste de la population.