Ce mardi, la police nationale a organisé une opération de contrôles inopinés des passes sanitaires à Belfort en compagnie du préfet. Des opérations qui énervent, au mieux qui amusent. Reportage.
Ce mardi, la police nationale a organisé une opération de contrôles inopinés des passes sanitaires à Belfort en compagnie du préfet. Des opérations qui énervent, au mieux qui amusent. Reportage.
À 15 h 10, une équipe est parée dans la cour du commissariat, prête à partir. Le préfet du Territoire de Belfort, Jean-Marie Girier, rappelle l’intérêt de l’intervention avant le départ. « L’épidémie repart. Le seuil est de 70 et depuis la rentrée des vacances d’octobre, déjà huit classes ont dû fermer. » Avant de poursuivre : « Il est donc important de redonner un tour de vis au niveau des contrôles sanitaires. » Le mot est donné. Il ajoute que ces dernières semaines, 9 personnes et 1 restaurateur ont été interpellées.
Premier contrôle, avenue Jean-Jaurès, brasserie Météor. Deux hommes sont attablés dehors. L’un deux n’a pas de passe, mais se défend en affirmant n’avoir pas consommé. À l’intérieur, la gérante lève les yeux au ciel. Les personnes s’inquiètent : « On ne veut pas être pris en photo. » Si tout le monde a son passe, la gérante, derrière le bar, ne cache pas son indignation. « Franchement, c’est saoulant. Ça nous fatigue ! » hèle la jeune femme. L’interpellation du jeune, à l’extérieur, fait sortir les habitués. Tantôt interloqués, tantôt amusés.
Quelques minutes plus tard, à une petite foulée, contrôle au restaurant Le Corail. Trois messieurs y prennent leur café. S’ils obtempèrent et détiennent un passe, l’un d’eux réagit tout de même : « Tout ça, c’est du cinéma. » La serveuse reste silencieuse, coupe la musique, lorsque les policiers contrôlent ses clients. À l’extérieur, la gérante, Delphine, interpelle le préfet. « Ça fait quatre fois que nous sommes contrôlés alors que d’autres n’ont jamais de contrôle. Pourquoi toujours les mêmes ? On se sent persécuté. » Le préfet tente de rassurer. Explique que plus de 450 contrôles ont déjà été effectués.
Dernière intervention au Real Bar, deux rues plus loin. À 15h45, le bar est bondé. La venue des policiers amuse. Tout le monde y va de son commentaire. « Rentrez, vous êtes bien tombé », taquine un homme au comptoir.
Une heure après le début de l’opération, les policiers décident d’en rester là. Le préfet revient, pour conclure, sur la nécessité de l’opération. « Évidemment, il n’y a qu’une infime partie de la population qui ne respecte pas les conditions. Mais nous nous devons de contrôler. » Quant à l’agacement ressenti des restaurateurs, le préfet rappelle que « c’est la condition pour pouvoir ouvrir. » Et affirme qu’il n’y a aucune persécution. Toutes les zones sont concernées par les contrôles. « De Giromagny, à Belfort, à Morvillars où nous avons verbalisé il y a peu, nous couvrons équitablement le Territoire en terme de contrôles. »
L’arrêté sur le port du masque reprolongé dans le Territoire de Belfort
L’arrêté du 18 août dernier, qui prévoit le port du masque dans tous les évènements, dans un rayon de 50 mètres autour des entrées et sorties d’écoles, des CFA, des crèches, des gares, des lieux de culte et dans les files d’attentes sur la voie publique est reprolongé jusqu’au 31 janvier 2022.