Après trois mois d’ouverture à la brasserie l’Expo, la direction de l’Armée du salut dresse un premier bilan et statue sur un nouveau projet pour la rentrée : l’ouverture d’une épicerie solidaire, au sein de la gare de Belfort.
Après trois mois d’ouverture à la brasserie l’Expo, la direction de l’Armée du salut dresse un premier bilan et statue sur un nouveau projet pour la rentrée : l’ouverture d’une épicerie solidaire, au sein de la gare de Belfort.
Cela fera trois mois, le 28 mai, que l’Armée du salut a ouvert sa brasserie l’Expo, à Belfort, au 53 faubourg de Montbéliard. Une brasserie d’insertion, où Thierry Novelli, directeur des services et des établissements de l’Armée du salut et Nokoto Delcurie, cheffe de service IAE (insertion par l’activité économique), ont à cœur de former des personnes éloignées de l’emploi. Par le travail, par l’ouverture vers l’autre et l’échange avec les soirées d’exposition, une fois par mois, sous le signe de la culture. Ouvrir cette brasserie, c’était l’occasion d’offrir la chance « d’avoir un vrai salaire qui leur permet d’aller au cinéma, de jouer, de sortir, ce qui n’est pas possible au RSA », pointe Thierry Novelli. Au nombre de sept, les salariés seront bientôt 9, avec l’ambition de faire de la livraison. « Le but, c’est que nos salariés restent entre 4 et 6 mois, jusqu’à 2 ans, puis qu’ils puissent décoller vers d’autres emplois. On les porte, on les prépare pour intégrer les restaurants du Territoire de Belfort dans un esprit de confiance », expose Nokoto Delcurie. Des échanges réguliers ont eu lieu avec l’union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) du Territoire de Belfort pour aider à insérer les personnes dans le besoin. « Pour les restaurateurs aussi, c’est important. Ils ont besoin de monde plus que jamais en ce moment », pointe Nokoto Delcurie.
Avec une capacité de 35 à 40 personnes, la brasserie a encore un peu de mal à décoller. « Nous sommes autour de 15 couverts par jour. Mais nous allons inaugurer la terrasse, le 25 mai », sourit Nokoto Delcurie, espérant que cela ramène du monde. À terme, si le projet porte ses fruits, « nous voudrions ouvrir un second restaurant, plutôt destiné aux entreprises, type cantine », narre Thierry Novelli.
La naissance d’une épicerie sociale et solidaire
Pour cette brasserie, l’Armée du salut a fait le pari « du prix abordable mais d’une restauration de qualité », avec un menu du jour à 14,50 euros. Entrée, plat, dessert. Et dans cette visée d’être accessible à tous, l’Armée du salut voit plus loin, avec la mise en place d’une épicerie sociale et solidaire,qui devrait ouvrir au mois de septembre, dans les anciens locaux de l’agence Stéphane Plaza, dans la gare de Belfort. « Nous avons l’ambition d’embaucher 9 à 10 personnes », expose Thierry Novelli. Avec des contrats en CDDI : des contrats à durée déterminée d’insertion, toujours pour aider les plus en difficulté à rebondir. L’épicerie sera à la fois « sociale et solidaire », explique-t-il.
Sociale, parce qu’elle sera de 30% moins chère pour les bénéficiaires (minima sociaux, travailleurs pauvres, familles monoparentales, retraités, intérimaires, étudiants sans ressources) sur une durée limitée de six mois. La condition : réaliser un projet personnel. « Par exemple, pour un étudiant, cela peut être le fait de passer son permis », détaille Thierry Novelli. Mais cela peut aussi être une période pour régler des factures impayées, faire réparer sa voiture pour continuer de travailler, ou dans l’attente d’ouverture de droits sociaux. Cet accès leur permettra d’avoir accès à des produits diversifiés et de qualité pendant cette période : fruits et légumes, produits frais, d’hygiène….
Et puis solidaire, parce qu’elle sera ouverte à tous, à un prix classique, cette fois. « Pour accompagner l’aide de ceux qui en ont le plus besoin », sourit, pour conclure,le directeur des services et des établissements de l’Armée du salut.