Des enseignants ont laissé vêtements et chaussures au vestiaire pour protester contre la fermeture annoncée de trois classes l’an prochain.
(AFP)
Des enseignants ont laissé vêtements et chaussures au vestiaire pour protester contre la fermeture annoncée de trois classes l’an prochain.
Une vingtaine d’enseignants du collège Antoine-de-Saint-Exupéry de Beaucourt (Territoire de Belfort) ont manifesté nus pour protester contre la baisse des dotations de leur établissement, a-t-on appris auprès d’un des professeurs. “Classes en moins, collège à poil”, “on va finir tout nu” proclamaient les banderoles brandies vendredi par les enseignants sur un terrain de sport accolé au collège, tandis que leurs élèves, attroupés derrière un grillage, observaient la scène, amusés ou étonnés.
Les images, diffusées par les médias régionaux, ont été largement commentées sur les réseaux sociaux. “Cette manifestation, c’est pour signifier ce qui nous attend l’année prochaine : on va se retrouver vraiment à poil, dans des conditions compliquées”, a expliqué à l’AFP Jean-François Lab, professeur d’EPS et porte-parole du mouvement.
Selon les prévisions du rectorat, le collège doit perdre 16 élèves à la rentrée prochaine, mais le chiffre est contesté par les enseignants, qui prévoient de perdre seulement deux élèves. La dotation accordée à l’établissement, elle, devrait entraîner la fermeture de trois classes.
“On n’est pas des grincheux, mais quand je vois qu’on perd autant de classes pour un différentiel de deux élèves, et quand bien même il serait de 16, il y a un problème”, grince Jean-François Lab.
Les enseignants craignent de faire cours devant des classes aux effectifs trop nombreux. “Dans le contexte d’épidémie de covid-19, avec les difficultés supplémentaires que ça génère pour les élèves, se retrouver devant des classes de 30, ce n’est pas possible”, estime le professeur.
Déblocage de moyens supplémentaires
“J’ai conduit des ajustements. Le collège de Beaucourt est classé parmi les collèges accueillant les catégories sociales les plus favorisées, la dotation a été calculée en fonction de l’indice de difficulté sociale”, a réagi auprès de l’AFP Mariane Tanzy, l’inspectrice académique du département, évoquant une dotation “très équitable”.
“Il y aura des classes à 28 élèves, dans un établissement où c’est la cible, cela ne les satisfait pas, je l’entends parfaitement”, a-t-elle ajouté, annonçant le déblocage de moyens supplémentaires pour permettre “de dédoubler les groupes dans certaines disciplines”.
Ci-dessous, le reportage de France 3 Bourgogne-Franche-Comté publié sur YouTube