Un peu plus de 39 millions d’euros ont été nécessaires pour la destruction et la reconstruction des différentes bâtisses du Chênois.
Un peu plus de 39 millions d’euros ont été nécessaires pour la destruction et la reconstruction des différentes bâtisses de l’établissement de soin longue durée Le Chênois. Deux ans après la fin des travaux, la direction propose des visites pour découvrir les coulisses de l’établissement.
« Et ! C’est grand ici », hèle une femme sur le parvis de l’accueil du Chênois, à Bavilliers, en regardant le château, à l’entrée, qui a gardé son âme d’antan. Elle et ses amies viennent pour visiter les établissements de soin longue durée. Par curiosité. Car la direction propose, tout au long de la semaine, des visites guidées avant l’inauguration officielle ce samedi. Sur le papier, la direction annonce que « le projet de reconstruction permet de répondre aux besoins actuels des usagers, leur proposant plus d’intimité, mais aussi un lieu de résidence convivial, confortable et moderne ». 14h00, mardi 21 juin, prêt pour la visite.
Au premier coup d’œil, il est clair que les cinq nouvelles structures, ouvertes désormais depuis novembre 2020 après plusieurs années de travaux, n’ont plus rien à voir avec les bâtiments défraîchis où se trouvaient les résidents auparavant. Les nouvelles bâtisses blanches sont modernes, entourées de jardins, d’arbres et de coins de verdure. « Toute la zone de l’Ehpad est non-fumeur, nous avons planté une centaine d’arbres. Il y a des jardins, sinon des balcons pour les chambres…», détaille Émilie Bertocchi, responsable des ressources humaines en charge de la visite.
Au niveau des balcons, justement, se trouvent des structures métalliques plus hautes que la normale, avec des filets de sécurité. C’est l’un des seuls paramètres qui rappelle, de l’extérieur, qu’il s’agit bien d’un Ehpad. Des fenêtres entrouvertes s’échappent un rire, un cri parfois. À part ça, les cinq bâtiments construits pour les personnes âgées ressemblent à des résidences d’habitations.
Chacun des bâtiments a sa couleur de décoration, narre Emilie. La résidence du Lion est rose pour le grès des Vosges : « Elle est dédiée aux personnes avec des pathologies lourdes », détaille-t-elle, l’air grave. La maison du Salbert est orange, en référence aux feuilles, l’automne. Réservée aux personnes souffrant de troubles cognitifs modérés. Et ainsi de suite.
Des activités tous les jours
Au bout d’une cour teintée de différentes nuances de vert, Emilie explique : « l’Ehpad dispose d’un sous-sol où se déroulent les activités logistiques : buanderie, unités de restauration,locaux à déchets… Mais aussi une pharmacie de 447 m2 (contre 247 auparavant) qui dessert tous les autres Ehpad du Territoire de Belfort ». Quand la porte s’ouvre, à l’aide d’un badge, l’ambiance se glace. Pas un bruit, dans ce sous-sol au mur clair et au sol bétonné. Les néons viennent éclairer de longs couloirs interminables. « Il ne faut pas que je nous perde », plaisante la représentante du personnel.
Par un badge, elle active l’ascenseur pour nous emmener au rez-de-chaussée, où se trouvent les résidents. Ouf. Des guirlandes de toutes les couleurs et un sol en imitation parquet, un peu plus loin, viennent réchauffer l’ambiance glaciale du labyrinthe sous nos pieds. De grandes fenêtres, tout le long de la façade, apportent de la clarté et une vue dégagée sur la verdure extérieure. Emilie présente les différents équipements : salon de coiffure, espace convivial pour les familles, chambres simples, doubles pour les couples, espace balnéo… L’endroit a été pensé pour être « le moins aseptisé possible ».
Dans les couloirs, une mélodie lointaine, qui s’amplifie à chaque pas. « Un concert est organisé aujourd’hui pour les résidents, à l’occasion de la fête de la musique », raconte, le sourire aux lèvres, la chargée de communication de l’hôpital. Réunis dans une salle des fêtes, les résidents tapent des mains sur une chanson de Bourvil : « Salade de fruits, jolie, jolie, jolie. Tu plais à mon père, tu plais à ma mère ». Plusieurs chantent en choeur.
Les activités ne s’arrêteront pas après l’inauguration, rassure la chargée de communication. « Il y a des activités tous les jours. Des jeux, de la cuisine thérapeutique pour ceux qui prennent ou prenaient plaisir à cuisiner. Un loto chaque semaine… Il y a un animateur dans chaque maison pour égayer les journées », précise-t-elle.
En tout, ce sont 390 résidents qui ont trouvé leur place dans cet établissement encore tout neuf. Avec 3 maisons de 90 lits, et 2 maisons de 60 lits. Ils venaient des anciennes résidences Emile Géhant, Quatre Vents ou encore, pour une partie des pensionnaires, de la résidence Marcel Braun.