Dans le Doubs, il existe une autre façon de vieillir ensemble. Ni EHPAD, ni colocation, ni institution : juste une maison, un appartement, une table partagée, un cocon fait d’humanité et de dignité. C’est le principe de l’accueil familial, un dispositif à taille humaine où des particuliers ouvrent leur porte — et leur quotidien — à des personnes âgées ou en situation de handicap.
une alternative chaleureuse pour bien vieillir
L’accueil familial, c’est la chaleur d’un foyer: une chambre dans un logement, des repas partagés, un rythme commun. Les accueillants familiaux ne sont pas salariés du département, mais agréés après une évaluation rigoureuse et 54 heures de formation. Ils hébergent, accompagnent, écoutent. Et surtout, ils partagent. C’est une vie qui se partage, avec ses rituels, ses joies, ses petits désaccords, ses coups durs – et une bienveillance constante.
Des places rares pour une demande croissante
Depuis la crise sanitaire, les appels se multiplient : deux à trois par mois dans le Doubs, pour seulement 17 familles agréées, toutes déjà engagées. Les profils des accueillis sont variés: personnes âgées cherchant une alternative à l’EHPAD, adultes handicapés en quête d’un havre après l’hôpital, ou simplement des gens fatigués de la solitude. L’accueil familial, c’est avant tout un antidote à l’isolement : un lien retrouvé, une vie à taille humaine, loin des des contraintes des grandes structures.
Une rencontre, pas un placement
Rien n’est imposé : accueillant et accueilli se rencontrent, s’écoutent, se choisissent. Le département encadre, mais ne décide pas. C’est une aventure conjointe, une cohabitation choisie, où chacun trouve sa place, y compris la famille de la personne accueillie.
Un métier et un projet de vie
L’accueil familial est rémunéré – environ 1 700 à 1 900 € nets par mois – mais l’argent n’est pas la motivation première. C’est une mission de vie, souvent portée par d’anciens soignants, ou simplement des citoyens animés par l’envie de « prendre soin ». On ouvre son toit, on adapte son rythme, on part parfois en vacances ensemble. Bref, on partage le quotidien, sans filet, avec tout son cœur.
Marie, vingt ans de vie partagée
Chez Marie, à 62 ans, la solidarité a des rideaux fleuris et l’odeur d’un café du matin. Accueillante familiale depuis vingt ans, elle n’a pas choisi ce métier : c’est lui qui l’a choisie. Après avoir veillé sur sa grand-mère puis sa maman, un jour, une amie lui demande ce service : garder une personne âgée quelques jours. Totale satisfaction pour tous. Ce coup de main est décisif. Son entourage l’interpelle : pourquoi tu n’en fais pas ton métier ?
Un cocon ouvert, un quotidien partagé
Chez elle, les personnes ont choisi de vivre ensemble. Elles partagent les repas, les discussions, les bonnes recettes, les souvenirs. Chacun garde ses activités, ses rendez-vous, sa liberté – dans un cadre rassurant. Marie travaille main dans la main avec médecins, kinés, infirmiers. C’est beau, c’est doux, c’est trop rare.
Une solidarité discrète mais essentielle
« Ce n’est pas une colocation, c’est une cohabitation », dit-elle. Être famille d’accueil, c’est vivre avec l’autre, tout le temps. Alors pour tenir, elle s’appuie sur un petit réseau d’entraide entre accueillants et amis, un relais précieux pour souffler un peu.
Merci Marie
L’an prochain, Marie renouvellera son agrément pour la dernière fois. Enfin, en théorie. « Je ne sais pas si j’arriverai à m’arrêter. C’est devenu ma vie. » Son témoignage reflète l’esprit de ce dispositif : une solidarité hors pair, faite d’écoute, de présence et de gestes simples.
Vous souhaitez devenir accueillant familial ? Contactez le Département du Doubs au 03 81 25 86 43 ou écrivez à accueil.familial@doubs.fr