Début juillet, la décision de la municipalité de Porrentruy, dans le Canton et République du Jura, en Suisse, avait fait des vagues. Le 2 juillet, le maire de Porrentruy Philippe Eggertswyler, signait un document limitant l’accès à la piscine de plein air. Jusqu’au 31 août, l’accès était réservé « aux personnes de nationalité suisse, aux titulaires d’un permis d’établissement et aux titulaires d’un permis de travail suisse valide ». En d’autres termes, la piscine était interdite d’accès aux étrangers. « Les limitations ont pour seuls objectifs de garantir la sécurité des usagers de la piscine de plein air dans et autour du bassin d’une part et de préserver un climat serein, respectueux et sécurisé d’autre part », justifiaient la mairie et le syndicat intercommunal du district de Porrentruy, qui gère la piscine. Cette restriction n’avait pas été prolongée en septembre, pour la fin de saison.
Entre l’ouverture de la piscine de plein air, mi-mai, et début juillet, une vingtaine de personnes ont dû être exclues et ont été interdites d’accès, « en raison de comportements inappropriés, d’incivilité et de non-respect des règles en vigueur à la piscine », justifiait le communiqué de presse.
Cédric Perrin veut rencontrer les autorités suisses
Mi-septembre, dans Le Quotidien jurassien, le responsable politique du secteur des loisirs au Syndicat intercommunal du district de Porrentruy (SIPD), Lionel Maitre, soulignait le très bon bilan de la saison. « Les locaux se sont réapproprié leur piscine, nous y retrouvons maintenant le calme et la sérénité », a-t-il déclaré dans le journal, chiffre à l’appui.
818 abonnements ont été vendus, deux fois plus que l’année précédente. 40 000 entrées journalières ont été enregistrées au cours des 4 mois d’ouverture, contre 37 000 auparavant. Fin août, Lionel Maitre précisait dans Le Quotidien jurassien, « que la mesure ne sera vraisemblablement pas reprise la saison prochaine », évoquant « une mesure d’urgence ». « on cherche quelque chose de plus pérenne », a-t-il déclaré à nos confrères. D’ajouter : « Mais si ce qu’on met en place ne porte pas ses fruits, on devra peut-être y revenir. »
Cette décision avait suscité de vives polémiques, notamment en France, la piscine étant fréquentée par des Alsaciens et des Francs-Comtois. « Une interdiction globale de baignade pour les personnes étrangères est problématique et irritante », avait aussi écrit la commission fédérale contre le racisme (CFR).
« Cela a profondément marqué les esprits », convient Cédric Perrin, conseiller départemental du Territoire de Belfort, en séance du Département, ce jeudi 25 septembre. Il est, par ailleurs, président du groupe d’amitié France-Suisse, au Sénat. « Les Suisses n’ont pas complétement tort, mais on pénalise l’ensemble de la population pour quelques racailles », a-t-il lancé. Il souhaite rencontrer le président du district de Porrentruy pour évoquer les perspectives 2026.