Sylvie Siffermann a pris ses fonctions de sous-préfète de l’arrondissement de Montbéliard ce jeudi 13 juillet ; elle est la première femme à devenir sous-préfète de l’arrondissement. Elle succède à Jacky Hautier (lire notre article). « C’est une sous-préfète expérimentée », indique Jean-François Colombet, préfet du Doubs, à l’occasion d’une conférence de presse, en marge de la cérémonie d’installation, ce jeudi 13 juillet. Et dans le pays de Montbéliard, la nouvelle représentante de l’État est attendue. Les élus espèrent renouer des liens avec la sous-préfecture, plutôt distendus ces dernières années.
Le préfet souligne son parcours dans l’Administration, notamment dans les directions régionales de l’emploi ou encore au secrétariat général pour les affaires régionales (SGAR) ; elle vient justement de quitter le poste de SGAR adjointe à la préfecture de région Grand Est. « Cela permet de bien connaître les rouages », apprécie le préfet. De maîtriser les politiques publiques. D’avoir les réseaux. Ce parcours lui donne aussi « une parfaite connaissance du monde de l’entreprise », poursuit Jean-François Colombet, saluant le parcours de Sylvie Siffermann, qui fut sous-préfète de l’arrondissement de Saint-Dié-des-Vosges (Vosges), de 2018 à 2020. Pour elle, c’est « un retour sur le terrain », apprécie Sylvie Siffermann.
« Un seul discours »
La feuille de route de la sous-préfète comporte quatre points. Le premier, « c’est d’être proche des élus », insiste-t-il, invitant à organiser des réunions avec les édiles et les services, pour les écouter et comprendre leurs besoins ; une critique à peine voilée à la gestion de son prédécesseur. Il veut aussi que la nouvelle sous-préfète entre dans les entreprises, repère les soutiens qui peuvent être apportés et les oriente vers les dispositifs idoines, comme France 2030 ou le fonds Maugis (lire nos articles). Il faut expliquer ces dispositifs insiste-t-il. « On ne l’a peut-être pas assez fait avant », reconnaît-il également. Ce travail auprès des entreprises de l’arrondissement « se fera avec Laurence Béguin (la sous-préfète en charge du développement économique à l’échelle du nord Franche-Comté, NDLR) », poursuit le sous-préfet, replaçant bien Montbéliard dans une réalité du nord Franche-Comté. Il est convaincu de l’existence de ce bassin de vie et de la nécessité d’avoir « un seul discours » de l’État que l’on soit à Héricourt, Montbéliard ou Belfort, portant alors « une approche globale ». Le service public de l’emploi a été construit à l’échelle de l’aire urbaine, dans cet esprit.
La troisième priorité, c’est la sécurité. Il invite à être innovant dans les dispositif de prévention de la délinquance. Dernier objectif, le territoire. Il s’étonne par exemple que certains dispositifs, comme le fonds Vert, ne soient pas plus mobilisés dans l’arrondissement. C’est que l’animation de la part de l’État n’était pas bonne convient-t-il. Il attend donc du dynamisme. De l’animation.
« Montbéliard n’est pas tout à fait un arrondissement comme les autres », indique finalement Jean-François Colombet, replaçant le poids de l’emploi industriel et l’importance de la filière automobile. À cela s’ajoute la transition vers l’électrique, un vrai défi, en particulier pour les sous-traitants. Sylvie Siffermann a bien saisi ces enjeux autour de l’emploi, rappelant les 9 % de chômage du territoire. Elle a aussi bien repéré les caractéristiques de l’arrondissement, très rural d’un côté, et très industriel de l’autre. Elle a noté la nécessité de diversifier l’économique locale, évoquant la filière hydrogène et la filière cuir, qui disposent « d’un écosystème très dynamique ».
« On n’a pas suffisamment arrimé le FCSM à son territoire »
« Le FC Sochaux-Montbéliard, ce sont bien plus que 4 tribunes et vingt contrats professionnels », replace le préfet, amateur de foot, alors que le club traverse une crise forte (lire notre article). « C’est une partie de l’âme du nord Franche-Comté », insiste-t-il, pour mieux rappeler la gravité de la situation. « C’est un des rares lieux où les gens se rencontrent [de toutes les catégories sociales] », apprécie Jean-François Colombet. Les élus s’y donnent rendez-vous, comme les chefs d’entreprise. « Le FCSM nous dépasse », image-t-il. Le préfet estime que la mobilisation est « au bon niveau », pour sauver le club. Il pointe toutefois : « On n’a pas suffisamment arrimer le FCSM à son territoire. » Aujourd’hui, le club et la région sont dans l’attente d’une réaction du propriétaire, dont l’absence de garanties financières a obligé le gendarme financier du foot français à rétrograder le club en National 1. En attendant peut-être une chute plus importante. Il précise toutefois qu’il faut être très attentif au centre de formation, « le joyau et la pépite ». « C’est sur lui qu’il faut reconstruire. » De conclure : « Quand on a une marque comme le FCSM, un public, tout reste possible. »