Le président du conseil départemental annonce un redéploiement des activités des points accueil-solidarité, avec la création d’un accueil à Giromagny, qui sera bientôt suivi d’une ouverture dans le secteur de Bourogne et Morvillars. Mot d’ordre : remettre les agents sur le terrain. Un des volets d’une politique sociale qui se veut volontariste dans un contexte budgétaire compliqué par les baisses de dotation.
Si la loi NOTRe a enlevé bien des compétences aux Départements, il en est une qui demeure forte : l’action sociale. « Les solidarités humaines et territoriales », comme s’est plu à les caractériser le président du conseil départemental du Territoire de Belfort, Florian Bouquet, ce lundi matin, pour sa conférence de presse de rentrée. Et dans ce domaine, plusieurs signaux de paupérisation dans le nord Territoire lui sont revenus, via l’observatoire social départemental ou tout simplement par les maires, alors même que le nombre d’allocataires demeure faible, ce qui laisse à penser qu’il existe un déficit d’information dans ce domaine.
« Nous allons lancer un vaste chantier de réorganisation des points accueil-solidarité », a annoncé le président. Réorganisation qui va passer par l’ouverture, dans un premier temps, d’un nouveau point accueil-solidarité à Giromagny, qui sera suivi par une seconde ouverture pour le secteur de Bourogne-Morvillars. Le tout, à moyens constants, donc sans recrutement. Sur les trois points accueil-solidarité actuels (Belfort, Offemont et Delle), c’est Belfort qui sera mis à contribution pour assurer les accueils à Giromagny. Plus globalement, le président et la vice-présidente, Marie-France Cefis, chargée de l’action sociale, estiment que les travailleurs sociaux doivent passer moins de temps au bureau et plus sur le terrain : la réorganisation sera faite en ce sens.
Le point accueil-solidarité de Belfort, même s’il assurera de nouvelles permanences à Giromagny, ne verra pas ses horaires réduits : au contraire, Marie-France Cefis annonce des ouvertures en soirée et entre 12 h et 14 h, pour mieux répondre aux contraintes des salariés.
Une baisse de 17 % des allocataires du RSA en trois ans
Toujours au chapitre social, le président du Département s’est félicité d’une baisse de 17 % du nombre d’allocataires du RSA en trois ans : le chiffre est passé sous la barre des 4 000, avec 3 964 allocataires (contre 4 584 allocataires en 2015). Avec à la clef une économie de 1 million d’euros. Mais Florian Bouquet s’empresse de préciser que 400 000 euros de plus ont été affectés à l’enfance et autant pour les personnes âgées. Pour ces dernières, il a par ailleurs évoqué l’aide de 10,5 millions d’euros apportée à la création d’un pôle gérontologique sur le site de l’ancien hôpital de Belfort par l’association Les Bons enfants, avec la création de 30 lits supplémentaires par rapport à la structure gérée actuellement par l’association (40 lits).
Le Département va également apporter 1 425 000 euros sur trois ans (soit 474 000 euros par an) aux huit associations d’aide à domicile du département, pour financer les surcoûts engendrés par les interventions les jours fériés ou les week-end, et pour compenser les demi-heures d’intervention. Par répercussion, l’économie pour l’allocataire devrait être de l’ordre de 500 euros par an.
Évidemment, Florian Bouquet n’a pas manqué de souligner que l’ensemble de ces politiques sociales sont menées dans le contexte des baisses de dotation de l’État aux Départements. Ni de souligner que la dette du Département est passée de 110 millions à 90 millions d’euros en trois ans et que les dépenses de fonctionnement sont passées de 138 à 131 millions. Comment ? « C’est devenu un état d’esprit au Département : chacun se demande si 1 euro d’argent public est bien utilisé. »