Une décision modificative du budget du Grand Belfort a provoqué une petite passe d’armes entre Damien Meslot, président (LR), et Bastien Faudot, élu d’opposition (GRS), le mercredi 9 décembre, lors de la réunion des élus de la communauté d’agglomération. Pas sur les modifications en elles-mêmes, somme toute modiques à l’échelon du budget du Grand Belfort, mais sur l’endettement.
Bastien Faudot a profité de ce point à l’ordre du jour pour tirer la sonnette d’alarme sur l’évolution de l’endettement en dix ans, entre 2014 et 2024. Selon lui, elle serait passée de 23 millions d’euros à 70 millions « Trois fois plus qu’en 2014 », s’est-il offusqué. Et comme la comparaison pourrait être sujette à caution en raison de la fusion avec la communauté de communes du Tilleul et de la Bourbeuse le 1er janvier 2017, il a pris soin d’avancer un autre critère de comparaison : l’endettement par habitant. Selon Bastien Faudot la moyenne de l’endettement des communautés d’agglomération comparables en France est de 383 euros par habitant, alors qu’elle est de 686 euros par habitant pour le Grand Belfort. Il a aussi pointé la perte de 5000 habitants de l’agglomération en l’imputant en presque totalité à la ville de Belfort et a dénoncé un transfert de charges de la Ville de Belfort vers l’agglomération. En se demandant « où va cet argent ? », il a réclamé « un audit clair et un plan de désendettement ».
"J'assume ce que nous avons investi!"
« Chaque fois qu’il y a eu élection, j’ai dit que c’est à la nouvelle équipe de voter son budget ; ce sera fait en avril », soit après les municipales, a rétorqué Damien Meslot sur ce dernier point. Quant aux chiffres, il ne les a pas contestés ; il a en revanche argumenté sur le bien-fondé des emprunts : « On a fait des investissements, a rétorqué le président du Grand Belfort ! 22 millions d’euros sur l’Aéroparc ! 13 millions pour la nouvelle piscine ; elle est là et elle durera cinquante ans ! Nous avons racheté les parts du Département dans Tandem pour 6,6 millions d’euros. On s’est enrichis ! Soit on investit, soit on n’investit pas. Et si on n’investit pas, on se déclasse. J’assume ce que nous avons investi ! ». Damien Meslot a même prédit une probable hausse des emprunts en raison de nouveaux investissements à faire, en lien avec des discussions avec de grands groupe pour une éventuelle implantation. Il a également indiqué que la capacité de désendettement du Grand Belfort reste « satisfaisante ».
Pour répondre au reproche sur la baisse de la population, Damien Meslot a souligné que six tours ont été rasées dans le quartier des Résidences à Belfort et une barre aux Glacis, et que deux sont d’ores et déjà vidées et doivent être démolies prochainement. Confiant dans l’avenir, il mise sur les recrutements à venir chez Arabelle Solutions et chez Alstom pour voir la population repartir à la hausse. « Attendez les prochains chiffres de l’Insee », a-t-il lancé en forme d’avertissement à son opposant.
La conférence de presse de l’Insee sur les chiffres de la population en Bourgogne-Franche-Comté est annoncée au 18 décembre. Nul doute que les données publiées alors seront scrutées par les uns et les autres, à quelques mois des municipales.
